Page 179 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE LAIT ET SES PRODUITS.                               173

         dits suisses et qu’il vaut mieux appeler/ro-  jours ; on peut les conserver beaucoup plus
         mages à double crème. Ce sont les Neuf­   longtemps en les salant.
         châtels, les Bondons, les Gournays, les     Les fromages suisses sont des produits en­
         Coulommiers, les Pont-l’Évêque, les Ger-  tièrement analogues aux Neufchâtels frais ;
         vais, etc.                                depuis quelque temps, ils remplacent, à
           Les environs de la ville de Neufchâtel-en-  Paris, les Neufchâtels frais.
         Bray (Seine-Inférieure) sont célèbres depuis   On s’explique facilement la différence qui
         trois siècles, pour les excellents fromages  existe entre le fromage de Neufchâtel frais
         frais que l’on y fabrique. Les plus estimés  et le Neufchâtel affiné dont nous parlerons
         proviennent de Bures, de Mainières, de  plus loin. Le premier est expédié, enve­
         Bully, de Beaussault, de Hodeng, de Escla-  loppé de papier fin, dans de petites caisses
         velles, de Massy, de Fontaine. Seulement,   de bois blanc, afin qu’il parvienne au con­
         il faut distinguer le fromage de Neufchâtel   sommateur exempt de toute altération. Au
         frais du fromage de Neufchâtel affiné. Nous  contraire, le fromage de Neufchâtel affiné
         n’avons à parler ici que du fromage de Neuf­  est salé. On le retourne fréquemment et on
         châtel frais.                             le conserve plus d’un mois à la caxre, jusqu’à
           Ces fromages {fig. 120) qui ont la forme de  ce que la fermentation et l’action des moi­
                                                   sissures aient développé dans sa masse la sa­
                                                   veur forte et l’odeur prononcée qui caracté­
                                                   risent les fromages faits, ou affinés.









               Fig. 120. — Fromage de Neufchâtel.


         petits cylindres de 5 centimètres de diamètre         Fig. 121. — Bondons.
         sur 8 de hauteur,se préparent en ajoutant
         au lait récemment trait la crème enlevée à   Les Bondons de Rouen {fig. 121), les Gour­
         un même volume de lait de la traite précé­  nays, les Coidommiers, les anciens Impériaux
         dente. On fait coaguler le lait par la présure,   sont encore des fromages frais à double
         en le maintenant à + 25° ; on en sépare le  orème. Les premiers ont la forme de cylin­
         petit-lait, puis on introduit le caillé dans un   dres comme les Neufchâtels ; mais ils sont
         moule percé de trous et garni d’une toile  plus petits ; les seconds sont des disques d'un
         claire. On pose sur ce gâteau un poids léger,   diamètre d’environ 6 centimètres. Les an­
         que l’on place sur une rondelle de bois. On   ciens Impériaux sont de petits carrés de
         retourne le fromage à mesure qu’il s’égoutte,   5 centimètres seulement, sur une épaisseur
         et on le change de linge toutes les heures.   de 1 centimètre et demi, comme les Gour­
         Quand il est assez résistant, on le retire du  nays.
         moule et on le dépose sur un lit de feuilles   Les fromages de Coulommiers frais (on en
         de frêne.                                 prépare aussi A'affinés, ou faits} se fabri­
           Ces fromages, enveloppés de papier jo-  quent comme les précédents, c’est-à-dire en
         seph, peuvent se conserver frais dix à douze   ajoutant au lait une certaine quantité de
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