Page 160 - Merveilles Industrie Tome 4
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154                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                  sortir les gaz qui se dégagent pendant qua­  par une clavette, C. L’ouverture, B, peut
                  tre à cinq minutes, au commencement du    être fermée par une bonde maintenue par
                  barattage, en faisant entendre un léger siffle­  une lame de bois élastique. C’est par cet
                  ment.                                     orifice que l’on introduit la crème et que
                     Ce tonneau est garni intérieurement,  l’on fait sortir le petit-lait, ainsi que le
                  comme le montre la figure 102. de palettes  beurre. En D, est un petit fosset, pour la
                  dirigées dans le sens des douves, destinées  sortie de l’air.
                  à soulever la crème, et même à lui impri­    La baratte à berceau, dite tourniquet,
                  mer des chocs, par le changement du sens  participe des deux genres de barattes que
                  de la rotation.                            nous venons de décrire. Le récipient peut
                    Un tourillon de fer est adapté à chacun   recevoir lui-même un mouvement d’oscilla­
                  des fonds dans le prolongement de l’axe du  tion, et il est pourvu d’un batteur intérieur,
                  tonneau. Une tige de fer, AA, qui traverse  consistant en un moulinet à deux ailes per­
                  le tonneau de part en part, est fixée, par  cées de trous, qui se met en mouvement sous
                  chacun de ses bouts, sur ces deux touril­  le choc du liquide, déterminé lui-même par
                  lons, qui reposent sur un chevalet. Une ma­  le mouvement de la baratte.
                  nivelle fixée à l’un d’eux permet de faire
                  tourner le tonneau sur son axe.              11 nous reste à parler des barattes, de mé­
                    La baratte généralement employée en  nage, c’est-à-dire des barattes qui peuvent
                  Suisse a la forme d’un cylindre, A (fig. 103),  servir de la manière la plus avantageuse à
                                                             retirer le beurre du lait fourni par une ou
                                  n                          deux vaches seulement.
                                                               La baratte à récipient de verre est pourvue
                                                             d’un couvercle horizontal, à travers lequel
                                                            passe un batteur, formé de deux parties
                                                            en bois, réunies par une vis. La partie infé­
                                                            rieure de ce batteur porte des palettes de
                                                             bois percées de trous. La partie supérieure
                                                             est reliée à une lanterne qui est mise en rota­
                                                            tion par les chevilles du disque, quand on
                                                             fait tourner la manivelle.
                                                               La baratte atmosphérique est aussi à ré­
                                                            cipient fixe. Ce récipient est rempli de li­
                                                            quide jusqu’aux deux tiers. Le batteur est
                                                            un piston percé de trous, dont l’axe est
                                                            occupé par une tige creuse fermée par un
                         Fig. 103. — La baratte suisse.     bouchon dont la base est munie d’une sou­
                                                             pape de caoutchouc s’ouvrant de haut en
                  renforcé par une large douve, C. Elle est  bas. Quand on soulève le piston qui sert
                  garnie intérieurement de palettes triangu­  de récipient, il se forme un vide dans ce
                  laires, sur lesquelles vient frapper la crème,   récipient, l’air intérieur occupant plus de
                  entraînée dans le mouvement de rotation du  volume qu’auparavant exerce sur la sou­
                  cylindre. Un arbre, qui la traverse, est mis  pape une pression moins forte que celle de
                  en mouvement par la manivelle, F. Il en­   l’air extérieur et s’ouvre sous l'influence de
                  traîne ainsi le cylindre auquel il est fixé   cette dernière pression. L’air rentre donc
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