Page 156 - Merveilles Industrie Tome 4
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150                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                   C’est avec la baratte à piston que l’on fa­  MO. Cet arbre est terminé extérieurement
                 brique depuis longtemps l’excellent beurre  par une manivelle M.
                 de la Prévalais, près de Rennes.            Le cylindre plonge à peu près à moitié
                   Cette baratte (fig. 94) se compose d’un   dans un baquet, C, de bois, sur lequel on
                 récipient en forme de tronc de cône, dans
                 lequel se meut une tige de bois, armée, à
                -son extrémité inférieure, d’un disque percé
                 de trous, que l’on nomme le bat-beurre.
                 La tige de bois traverse en son milieu un
                 second disque posé sur la partie supérieure
                 de la baratte, à laquelle il sert de couvercle.
                 L’orifice par lequel passe la tige est entouré
                 d’une sorte d’entonnoir, R, qui empêche le
                 liquide entraîné hors de la baratte par le
                 mouvement du piston, de venir tomber sur
                 le sol.
                   Ce mouvement de va-et-vient est imprimé
                 au piston par la main, si la baratte ne dé­
                 passe pas les dimensions ordinaires. Dans le
                 cas contraire, ou même avec de petites ba­
                 rattes, lorsque l’on veut éviter ce travail  peut le fixer au besoin avec deux crochets.
                 fatigant, on fait mouvoir le bat-beurre par  C’est par l’orifice a que l’on introduit la
                 un mécanisme analogue à celui du tourne-  crème ; c’est par là également qu’après la
                 broche ou par l’intermédiaire d’un axe à
                 manivelle relié avec un volant.
                   On se sert quelquefois d’une longue per­
                 che pour mettre le bat-beurre en mouve­
                 ment. C’est surtout en Rretagne, aux envi­
                 rons de la Prévalais, que l’on se sert de ces
                 perches.
                   La baratte Valcourt, qui date de 1815,
                 se compose d’un cylindre AD, de fer étamé,
                 cloué, par ses deux bouts, sur deux disques
                 de bois de hêtre, et muni, sur sa surface
                 courbe, d’une ouverture a, qui peut être
                 fermée par un couvercle B. Cette ouver­
                 ture a est assez grande pour permettre l’in­  fin des opérations, quand on a lavé à l’eau
                 troduction des ailes de l’agitateur (fig. 96),   chaude et essuyé, on laisse égoutter, en re­
                 formé d’un axe creux, O, sur le milieu du­  tournant le cylindre, l’eau qui peut rester
                 quel sont implantés, à intervalles de deux  attachée aux parois.
                 centimètres, des barreaux de bois L,L dont   On fait plonger dans l’eau du baquet C
                 la largeur est égale à cet intervalle.    le cylindre AD, afin de communiquer au
                   Nous avons dit que l’axe de l’agitateur, O,  lait battu la température que l’on désire, en
                 est creux. En son milieu est ménagé un es­  plaçant dans le baquet de l’eau fraîche ou
                 pace prismatique, qui reçoit l’arbre coudé  de l’eau dégourdie.
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