Page 135 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE LAIT ET SES PRODUITS.                              129

        cette espèce de lorgnon porte une division en   directement sur la rétine de l’œil, qui per­
        cinquante parties, qui permet d’apprécier les   drait momentanément la mobilité nécessaire
        fractions de tour faites par la partie mobile.   pour l’appréciation rigoureuse qui lui in­
        Le tout est surmonté d’un petit entonnoir,   combe dans cet essai. On y parvient en fai-
        qui sert à introduire le lait entre les deux           A
        glaces. Lorsque ces deux glaces sont appli­
        quées l’une contre l’autre, l’instrument est à
        zéro.
          Pour faire l’essai d’un lait au lactoscope,
        on se place dans une pièce obscure, et on
        prend son point de mire dans la direction
        d’une lumière placée à un mètre de distance
        environ. Il n’y aurait pas d’inconvénient à ce
        que cette distance fût plus grande ; mais, plus
        faible, elle pourrait nuire à la justesse de
        l’opération. Les lumières peu éclairantes
        comme celle de la chandelle de suif, ni les
        lumières vives comme celle d’une forte
        lampe, ne conviennent à ce genre d’essais.
        Il faut se servir de la lumière d’une bougie
        stéarique.
          Pour essayer un lait, on agite légèrement
                                                          Fig. 79. — Lactoscope de Donné.
        la masse, pour la rendre homogène, comme
        on a fait pour l’essai au lacto-densimètre ;  sant à l’œil un petit écran avec la paume de
        puis, tenant le lactoscope de la main gauche,   la main dont les doigts tournent l’oculaire,
        par son manche, on verse une petite quan­  et en ne laissant qu’un petit intervalle entre
        tité de lait dans l’entonnoir, A (fig. 79); on  l’instrument et l’organe visuel. Il ne faut ce­
        tourne de droite à gauche la partie mobile,   pendant pas accoler l’œil complètement au
        pour laisser le liquide pénétrer dans l’inté­  lactoscope, parce qu’on s’exposerait à un
        rieur de l’appareil, et l’on applique l’œil gau­  autre danger. La vapeur d’eau provenant de
        che à l’oculaire B, pour constater, en regar­  la respiration, pourrait se condenser sur la
        dant la bougie C à travers l’instrument, si  glace et la ternir.
        l’opacité se produit ; sinon on recommence   L’œil étant ainsi rapproché du lactoscope,
        à verser du lait une fois ou deux, ou même  dès qu’on cesse d’apercevoir la lumière, on
        plus, s’il ne contient pas beaucoup de crème.   tourne l’oculaire, B, en sens contraire du pre­
        Quelquefois des bulles d’air, retenues par le   mier mouvement qu’on lui avait imprimé,
        lait, laissent voir la lumière comme à travers  on le fait revenir vers sa position première
        une fente pratiquée dans un écran obscur ;   en le tournant de gauche à droite, et, dès
        il est facile de se débarrasser de cet air, soit  que l’on commence à apercevoir la flamme
        en imprimant quelques mouvements au li­   de la bougie, à travers la couche de lait,
        quide, soit en vissant et dévissant l’appareil,   on revient avec précaution jusque vers le
        soit en le frappant avec les doigts.      point où l’opacité commence, et l’on y ar­
          La manière d’appliquer l’œil contre l’ins­  rive après quelques tâtonnements en sens
        trument n’est pas indifférente. Il faut éviter  inverse.
        que les rayons émis parla bougie ne tombent  A ce moment, la vue peut être fatiguée.
               T. iv.                                                          290
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