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LE LAIT ET SES PRODUITS.                               125


        la densité, pourrait profiter de cette certi­  qui ont été tracées de la manière suivante.
        tude pour amener son lait, sans craindre la  On a marqué un premier trait au point où
        répression légale, à la limite précise entre  affleure la tige, quand on plonge l’aréomètre
        la densité licite et la densité illicite. En   dans le lait normal, non écrémé, de la den­
        effet, lorsqu’on enlève la crème du lait,   sité moyenne de 1,033, et un second trait au
        c’est-à-dire la partie la plus légère, la den­  point d’affleurement de la tige dans le lait
        sité augmente, mais lorsque à ce lait écrémé   normal non écrémé, dont la densité est en
        on ajoute de l’eau, la densité diminue. Un  moyenne de 1,029, e’est-à-dire à l’endroit de
        falsificateur guidé par les indications d’un  la tige qui vient se placer au niveau de la
        aréomètre pourrait donc ajouter impuné­
        ment de l’eau à de bon lait et en diminuer
        ainsi la valeur commerciale, sans que l’ins­
        trument pût accuser l’addition d’eau.
          On voit par ce qui précède que la consta­
        tation de la densité du lait ne peut fournir
        des indications utiles sur sa plus ou moins
        grande pureté, qu’à condition que l’on com­
        plète ce renseignement par d’autres obser­
        vations. La richesse du lait en caséum et en
        lactine est bien, à la vérité, accusée par une
        augmentation de la densité, mais la richesse
        du lait en beurre se trahit, au contraire, par
        une diminution de la densité. Dès lors, nous
        le répétons, ces deux éléments d’apprécia­
        tion réagissent l’un sur l’autre, et s’infir­
        ment réciproquement, si l’un d’eux n’est
        pas déjà préalablement connu. Il est donc
        indispensable de savoir si le lait renferme
        la quantité normale de beurre pour con­         Fig. 77. — Lacto-densimètre Quévenne.
        clure de sa densité à sa pureté. On sera cer­
        tain alors que le lait dont on a pris la den­  surface du liquide dans chacun de ces deux
        sité, et qui est celle du bon lait, contient  traits. Le trait inférieur correspond donc à la
        bien les quantités voulues de caséum, de   plus grande densité (1,033) du lait normal
        sucre de lait et de beurre, c’est-à-dire les   non écrémé, et le trait supérieur à la plus
        principales substances dont il est com­   faible densité (1,029) de ce même lait. L’in­
        posé.                                     tervalle compris entre ces deux traits a été
          L'instrument dont on se sert pour cette  divisé en quatre parties égales, et l’on a
        seconde constatation, s’appelle le crémo-  ajouté au-dessus et au-dessous des divisions
        mètre.                                    égales aux précédentes.
          Le lecteur comprend maintenant l’utilité   Le trait correspondant à la densité 1,033
        de ces deux instruments; il ne nous reste  a été désigné par le nombre 33, inscrit au-
        Qu’à les décrire l’un et l’autre.         dessus de lui, et le trait correspondant à la
          Le lacto-densimètre de Quévenne (fig. 77)  densité 1,029 par le nombre 39 ; aux traits
        ressemble, par sa forme, à un aréomètre or­  intermédiaires correspondent les nombres
        dinaire. Sa tige porte une série de divisions  intermédiaires, aux traits supérieur et infé­
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