Page 114 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 114

108                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                       industriels différents. On pourrait encore préparer  bientôt dans la pratique. Malheureusement,
                       avec elle une pâte propre à remplacer la pâte   il n’en a pas été ainsi, et les fruits du maron-
                       d’amandes pour le lavage des mains.
                         « L’amidon de marron d’Inde peut servir à l’épais­  nier de nos promenades continuent à se per-
                       sissement des couleurs, à l’apprêt des tissus, à l’en­  dre sans aucune utilité. C’est qu’un grand
                       collage du papier, au tissage, au repassage du linge,   fait commercial s’est produit dans l’indus­
                       à la fabrication de la poudre des parfumeurs, à la   trie de l’amidon. Nous voulons parler de
                       préparation de l’acide oxalique, aux fondeurs en
                       bronze pour saupoudrer leurs moules, etc., et en  l’emploi du riz comme source de matière
                       général à tous les usages industriels de l’amidon et  amylacée. Expédié par masses énormes de
                       de la fécule, même à la fabrication de l’alcool et des   son pays d’origine, c’est-à-dire de l’Inde, le
                       sirops de glucose.
                          La pulpe sèche restant après l’extraction de   riz est venu offrir aux fabricants européen.»
                       l’amidon, peut servir à faire des briquettes qu’on   une source abondante et économique d’a­
                       utiliserait dans le chauffage des séchoirs et des étuves   midon. Dès lors, l’extraction de l’amidon des
                       des amidonneries. Leurs cendres sont riches en
                       produits alcalins.                        farines a été abandonnée presque partout, et
                         « La fabrication en grand de l’amidon de marrons   la plupart des fabriques d’amidon de blé se
                       d’Inde constituera un art industriel salubre.  sont fermées dans le nord de la France.;
                         « Si l’on administre des marrons aux bestiaux, ce
                       doit être en petite quantité, et autant que possible   Cette solution inattendue du problème a
                       associés à d’autres substances alimentaires.  mis tout le monde d’accord. En effet, les faj
                         « Loin de chercher à les utiliser pour l’alimenta­  rines ne sont plus consacrées chez nous à
                       tion de l’homme, il faut multiplier les marronniers   l’extraction de l’amidon. Ce qui les reM
                       d’Inde pour tirer de leurs fruits l’amidon que l’in­
                       dustrie enlève chaque année aux subsistances pu­  place, c’est un produit que l’étranger nous
                       bliques. »                                envoie avec abondance, et si c’est toujours
                                                                 un végétal alimentaire, le fait est pour nous
                         C’est en 1857 que MM. Thibierge et Re-  indifférent, puisque ce végétal est exotique!
                       miRy publiaient le travail dont nous venons  Ajoutons que les Indiens, qui n’ont pas nos
                       de citer les conclusions. Les idées qu’ils dé­  scrupules d’économie sociale, ne s'inquiè­
                       veloppaient étaient fort justes. Laisser à l’ali­  tent pas de cette idée, et s’applaudissent
                       mentation publique les farines et la pomme  de pouvoir expédier en Europe la céréale
                       de terre, et demander la fécule à un végétal   qui croît et mûrit avec tant d’exubérance)
                       non alimentaire, tel que le marronnier, on  sous le soleil brûlant de leurs contrées et le
                       ne pouvait qu’applaudir à un tel projet. 11  regard de Dieu.
                       était donc à croire que ces idées passeraient







                                      FIN DE L’INDUSTRIE DES FÉCULES ET DES PATES ALIMENTAIRES.
   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119