Page 108 - Merveilles Industrie Tome 4
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102                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                        La pâte étant pétrie, il faut se hâter de  au centre duquel s’élève un arbre verti­
                      la réduire en lames minces, de la laminer,   cal, C. C’est cet arbre qui commande le
                      selon le terme consacré, pour la préparer à  mouvement de la roue. A cet effet, il est em­
                      recevoir les formes que l’on désire.       brassé par un collier fixe D, auquel est arti­
                        Nous dirons qu’il faut se hâter de laminer  culé un arbre plus petit EF faisant corps
                      la pâte, car lavermicellerie est l’inverse de la  avec le tronc de cône et passant par son axe.
                      boulangerie. Dans la boulangerie, on aban­  Quant à l’arbre B, il reçoit son mouvemenl
                      donne la pâte à elle-même, pour qu’elle fer­  par l’intermédiaire d’une roue et d’un pi­
                      mente; dans lavermicellerie, au contraire,  gnon engrenant avec l’arbre vertical C.
                      il faut éviter toute fermentation. On ne se   Uii ouvrier suit le mouvement de la roue,
                      propose ici que de produire des pâtes très-  toujours occupé à repousser sous l’apparei
                      riches en gluten et en fécule, et qui n’aient  les morceaux de pâte qui en sont écartés par
                      aucunement subi la fermentation panaire.   le mouvement de la roue. Dans certaines ma­
                         Deux instruments différents sont employés  chines, cette tâche est exécutée mécanique­
                      pour produire le laminage de la pâte, selon  ment par une charrue en fer qui suit la roue
                      que l’on se sert de farine pure ou de se­  et qui amoncelle la pâte en un ados circu­
                      moule, c’est-à-dire de gruau remoulu.      laire.
                         Les fabricants qui emploient la farine opè­
                      rent généralement son laminage sur un plan­  La pâte ainsi préparée est prête à rece
                      cher recouvert d’une forte feuille de tôle avec  voir, par le moulage, les formes les plus
                       une roue dentée en fonte, à laquelle on im­  diverses.
                       prime un mouvement de va-et-vient en ligne   H nous reste à faire connaître les appareils
                       droite. Cette roue dentée porte le nom de  mécaniques qui servent à exécuter ce mou
                       harpie. La pâte pressée entre la feuille de  lage. L’appareil que représente la figure 6!
                       tôle et la roue s’allonge et s’amincit au point  est la presse verticale dont on se sert pour
                       de ne plus présenter bientôt qu’une épais­  transformer la pâte en vermicelle, en ma­
                       seur de 4 à 5 centièmes de millimètre. Re­  caroni, etc.
                       pliée sur elle-même et soumise de nouveau   Comme le montre cette figure, l’appareil
                       au laminage, elle acquiert une densité et   repose dans un cadre formé de deux co­
                       une ténacité de plus en plus considérables.   lonnes latérales T,T, en fer forgé, d’un bloc
                       Au bout de trois quarts d’heure environ, elle  supérieur MM {chapeau de la presse) en
                       possède la consistance convenable pour la  fonte, et d’un bloc inférieur, NN en fonte
                       fabrication.                              également. Au bloc inférieur NN s’adapte
                         Pour le laminage des semoules, la harpie  un cylindre creux, en bronze ou en fonte,
                       présente les dispositions mécaniques que  P, dont les parois épaisses peuvent suppor
                       nous représentons dans la figure 68 (page  ter une forte pression. Au fond de ce cy­
                       101). La pression s’opère au moyen d’une  lindre, P, que les vermicelliers appellent la
                       roue en fonte, A, qui a la forme d’un tronc  cloche, est un entablement, destiné à soute
                       de cône d’une faible hauteur. Le poids de  nir le moule, G.
                       cette roue est considérable. Elle est armée de   Le moule est un disque en Cuivre rouge,
                       dents profondément taillées. Animée d’un  percé de trous, qui repose sur l’entable­
                       mouvement de rotation sur sa surface laté­  ment, sans y être établi â demeure. Les
                       rale, elle roule, mue par un cheval ou une  moules servent, selon leurs formes, à la fa­
                       machine à vapeur, sur un plateau de bois HH,  brication de diverses pâtes alimentaires, les
                       porté sur un support de maçonnerie, MM,   unes pour le vermicelle, les autres pour le
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