Page 104 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 104

98                     MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                         lée, par le chauffage sur des plaques de  transparente, qui constitue le potage au
                          fonte, reçoit, en Europe, le nom de tapioca.  tapioca.
                            La cipipa, ou tapioca, selon le nom euro­  On prépare en Europe, avec la fécule de
                         péen, sert à préparer des potages. En Amé­  pommes de terre, un produit qui rappelle le
                          rique, on en fait des pâtisseries. On l’emploie  tapioca américain. Pour cela, on fait subir à
                         aussi comme poudre à poudrer, c’est-à-dire  la fécule de pommes de terre un traitement
                         pour revêtir d’une légère couche blanche et  analogue à celui par lequel la fécule de ma­
                         ténue le visage, les perruques ou les che­  nioc donne le tapioca. On prend de la fécule
                         veux.                                      verte, que l’on divise en grumeaux, au moyen'
                            La racine de manioc d’où l’on extrait la  d’une toile métallique à larges mailles. Ces
                         fécule, n’est pas perdue, tant s’en faut. Les  grumeaux tombent sur une plaque, que l’on]
                         fabricants de la Guyane recueillent la pulpe  porte au four. Saisis par la chaleur, les gru-j
                         qui est restée dans les sacs après que la  meaux contractent adhérence entre eux,
                         fécule lui a été enlevée par l’eau. Ils lavent  comme les grains de tapioca américain.
                         cette pulpe, la font égoutter et la chauffent   Nous n’avons pas besoin d’ajouter que le
                         dans des vases de terre, jusqu’à ce que les  tapioca indigène n’a point les qualités de
                         parties en contact avec les parois chaudes  finesse et d’arome propres au tapioca de la]
                         du vase, soient légèrement torréfiées. On  Guyane et du Brésil, et que les marchanda
                         appelle cassave le gâteau ainsi obtenu.    commettent une véritable tromperie s’ils!
                           Le cassave sert de pain aux naturels du  vendent le tapioca indigène pour le produit
                         Brésil et de la Guyane, qui s’en approvision­  exotique.
                         nent pour la durée de leurs voyages. Cuit    Moins estimée que VArrow-root des An-I
                         avec du bœuf et du mouton, le cassave con­  tilles, la fécule qui nous est expédiée de]
                         stitue un aliment très-agréable.           Calcutta et de Bombay, sous le nom d’Aroiol
                           Avec le c«ss<weles Américains obtiennent  root des Indes orientales, est extraite desl
                         une espèce de tapioca analogue à la fécule qui  rhizomes de certains Curcuma, plantes quil
                         est contenue dans le suc du même végétal.  appartiennent à la famille des Scitaminéesl
                            Pour transformer en tapioca, la pulpe de  Les granules amylacés qub nous avons déjà!
                         racine de manioc, c’est-à-dire le cassave, on  représentés (page 88, figure 62), n’ont pal
                         ramollit cette pulpe dans l’eau chaude, et on  plus de 6 centièmes de millimètre dans lel
                         la passe à travers un linge. Le liquide lai­  sens du plus grand diamètre. Ils sont ovoïde»
                         teux qui s’écoule entraîne la fécule et la  et aplatis. La fécule connue sous le nomj
                         tient en suspension. On évapore ce liquide,  d’Arrowi-rooZ de! Inde, sert, comme celle de»
                         en agitant constamment. Par l’effet de cette  Antilles, à préparer des potages.
                         agitation, les granules de fécule se soudent   La fécule d'igname s’extrait du rhizome dej|
                         entre eux et forment de petits grains irré­  plusieurs Dioscorea, plante des contrées troll
                         guliers, dont on termine la dessiccation dans  picales, telles que la Guyane, par exemples]
                          une étuve.                                  La matière amylacée connue sous le nonil
                           Le produit obtenu est un tapioca sem­    de sagou, provient de la moelle d’un nia-l
                         blable à celui dont nous avons parlé en  gnifique palmier des Indes, le Sagoutier. 0n|
                         commençant, c’est-à-dire qui a été extrait  connaît cette plante sous le nom de saw'l
                         directement du suc de la plante exprimée.  des Indes orientales. On l’extrait, à SumàtBl
                         11 sert, comme le tapioca extrait du suc de  et à Bornéo, du stipe du Sagoutier, connu!
                         la plante, à faire des potages. En effet, l’eau  en botanique sous le nom de MefroxyltU
                         chaude transforme ces granules en une gelée   sagus, Metroxylon læve, Metroxylon farii/ifrl
   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109