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94 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
étagés les uns au-dessus des autres. Leur on les traite séparément pas les mêmes pro-
largeur est d’environ 1 mètre ; les rebords cédés que ceux dont on a fait usage pour le
ont 25 à 30 centimètres par mètre. La pente premier gras.
est de 1 millimètre par mètre. Ces plans On verse la fécule dans de petits bachots
sont formés par des surfaces de bois blanc ; dont le fond est percé de trous et garni
les rebords sont en bois ou en zinc. L’in d’une toile. Ces bachots ressemblent à ceux
clinaison varie d’un plan à l’autre en sens dont on se sert dans la fabrication de l’ami
contraire. L’eau chargée de fécule tombe don. L’eau s’écoule et laisse une couche de
sur le haut du plan le plus élevé (fig. 66), II, fécule. On laisse bien égoutter et on verse la
et se déverse en cascade sur toute la sé fécule sur des aires en plâtre, où on la laisse ’
rie, en abandonnant la fécule aux parties pendant vingt-quatre heures. Elle y perd
supérieures, et en entraînant le son et les une partie de l’eau dont elle est imbi
matières les plus légères. La pente de ces bée, mais elle en retient encore de 33 à 45
plans augmente donc au fur et à mesure que pour 100.
l’eau, qui tient en suspension la fécule, s’é Dans cet état d’hydratation, la fécule est
coule et que les granules, cessant de rouler, • nommée par les commerçants fécule verte.
se déposent. Seulement les plans supérieurs On la porte à l’étuve pour la sécher, on ne
retiennent plus de fécule que les suivants. peut guère lui enlever par Vétuvage que 20
Aussi en retire-t-on plus fréquemment le ou 30 centièmes de l’eau qu’elle renfermed
dépôt qui s’y rassemble. La fécule dite sèche contient encore 18 cen
Des vannes en bois, placées au bas de cha tièmes de son poids d’eau.
que table de dépôt, permettent de relever Les étuves présentent des dispositions dif
le niveau d’écoulement, en raison de la hau férentes, selon les usines. Dans certaines
teur du dépôt rassemblé à la partie supé fabriques, elles sont munies de toiles sans
rieure du plan incliné. On parvient encore fin disposées horizontalement, de telle sorte
au même résultat, en faisant basculer cha que la fécule tombe de l’une sur l’autre,
que plan incliné autour d’un arbre qui le pendant qu’elle est exposée à l’action d’un
supporte transversalement par le milieu, courant d’air chaud qui se dirige en sens
puis en le calant aux deux bouts, lorsqu’on contraire. Ailleurs on verse la fécule hu
lui a donné la pente nécessaire. mide sur des tablettes inclinées fixées, alter
Lorsque la fécule s’est accumulée en quan nativement les unes au-dessous des autres, à
tité suffisante dans les tables de dépôt, on deux parois opposées de l’étuve. La fécule
procède au dessablage, qui s’effectue de la tombe ainsi lentement du haut en bas..
manière suivante. On verse de l’eau sur le Dans d’autres usines enfin la fécule est
dépôt de fécule, puis on introduit dans la placée sur des cadres horizontaux.
masse une pelle en bois, à laquelle on im La température est maintenue, pendant les
prime un mouvement de rotation jusqu’à ce premières heures, entre + 30° et -f 40° ;
qu’elle touche le fond, et l’on continue à la vers la fin à -J- 70° ou + 80°. Si l’on dépas
faire tourner de manière à bien agiter la fé sait cette température et si on ne l’attei
cule. On laisse reposer, puis on enlève la par gnait pas progressivement, la fécule se
tie supérieure, qui est légèrement colorée et transformerait en empois et s’agglomérerait
que les féculiers appellent le premier gras. en blocs compactes.
Un nouveau tamisage, un nouveau dépôt Lorsque la fécule n’a pas été desséchée
et un nouveau dessablage, produisent un avec toutes les précautions nécessaires, elle
deuxième gras. On réunit ces résidus, puis est mélangée de grumeaux, dont on la dé