Page 102 - Merveilles Industrie Tome 4
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96 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Jones parvint à extraire du grain de riz une Un autre mode d’extraction de l’amidon
grande partie de son amidon en mettant à du riz est le procédé Coleman.
profit la propriété qu’ont les alcalis de dis Ici , comme dans le procédé Orlando
soudre la matière azotée du riz. Jones, on fait tremper le riz, et on le réduit
Le procédé Orlando Jones consiste dans la en bouillie ; mais, au lieu de traiter cette
série d’opérations suivantes : Mélanger le riz bouillie par une dissolution alcaline, on la
avec une dissolution de soude caustique (pour fait macérer pendant cinq jours, en agitant
chaque kilogramme de riz, 5 litres d’une toutes les quatre heures, avec de l’acide chlo
dissolution contenant de 280 à 290 gram rhydrique étendu d’eau, c’est-à-dire conte
mes d’alcali par hectolitre) ; — transvaser le nant à peu près 5 grammes d’acide par litre
liquide alcalin, après avoir laissé macérer le d’eau. On prend 5 parties de cette dissolu
riz pendant vingt-quatre heures ;■ — laver tion pour une partie de riz. Après un repos
avec un volume d’eau fraîche double de de dix-huit heures et une décantation, on
celui du liquide transvasé;— écraser entre soumet l’amidon au même traitement, mais
des cylindres le riz bien lavé et bien égoutté ; avec une dissolution contenant quatre fois
— séparer le son et les corps étrangers au moins d’acide que la première.
moyen de tamis à brosses ; — traiter de nou L’amidon de riz se fabrique en quantité;
veau par de la soude caustique au degré de considérable en Angleterre, où l’on reçoit
dilution que nous avons indiqué, mais avec du riz de l’Inde à bas prix. La Belgique est
10 litres de ce liquide (au lieu de 5), par un autre centre très-important de producJ
kilogramme de riz; — décanter la dissolu tion de fécule de riz.
tion alcaline de gluten, après avoir agité à Le maïs sert, dans quelques pays, à l’ex
plusieurs reprises pendant vingt-quatre heu traction de la fécule. Comme cette graine
res et avoir laissé reposer pendant trois renferme peu de tissu végétal, il est plus
jours ; —traiter par un volume d’eau fraîche facile d’en obtenir la fécule que lorsqu’on!
double de celui de la liqueur alcaline; — opère sur le froment, sur la pomme de terre]
laisser le dépôt des débris du tissu végétal ou sur le riz. On lave les graines de maïs,]
s’effectuer au-dessus de l’eau qui tient l’a on les fait macérer dans l’eau jusqu’à ce]
midon en suspension, — siphoner ce li qu’elles soient bien gonflées, puis on les passe!
quide ; — le passer dans de fins tamis de soie entre des meules horizontales, qui les ré-j
qui retiennent les dernières substances duisent en une bouillie fine. On délaye cette
étrangères et laissent couler dans des cuves pâte avec de l’eau et on fait couler le liquide!
l’eau amidonnée ; — enfin, après un repos de sur des plans inclinés, où l’amidon se dé-l
trois jours, séparer l’eau et l’amidon, parles pose, tandis que le gluten et les fibres vé-l
procédés que nous avons déjà indiqués en gétales, qui sont plus légères, sont entraînés!
parlant de l’amidon de blé et de la fécule dans des cuviers qui font suite aux plans!
de pommes de terre. inclinés. La fécule lavée à l’eau pure est!
Le traitement par la soude caustique se fait passée à la turbine, et ensuite séchée dans!
dans des cuves de fer ou de cuivre étamé, des pièces chauffées, pourvues d’une bonnel
et le lavage à l’eau dans des cuves de bois. ventilation. I
Ce procédé a reçu diverses modifications. Dans la Nouvelle-Galles du Sud, on
L'une consiste dans la substitution des car exploite, pour l’extraction de la fécule, la
bonates alcalins aux alcalis caustiques ; une graine du Castanospermum australe. La fé
autre à moudre le riz en farine ei à le trai cule de cette papilionacée arborescente, ori-1
ter directement par l’alcali. ginaire de l’Australie, est très-fine. Sa blan-l