Page 102 - Merveilles Industrie Tome 4
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                        Jones parvint à extraire du grain de riz une   Un autre mode d’extraction de l’amidon
                        grande partie de son amidon en mettant à  du riz est le procédé Coleman.
                        profit la propriété qu’ont les alcalis de dis­  Ici , comme dans le procédé Orlando
                        soudre la matière azotée du riz.          Jones, on fait tremper le riz, et on le réduit
                          Le procédé Orlando Jones consiste dans la  en bouillie ; mais, au lieu de traiter cette
                        série d’opérations suivantes : Mélanger le riz  bouillie par une dissolution alcaline, on la
                        avec une dissolution de soude caustique (pour  fait macérer pendant cinq jours, en agitant
                        chaque kilogramme de riz, 5 litres d’une  toutes les quatre heures, avec de l’acide chlo­
                        dissolution contenant de 280 à 290 gram­  rhydrique étendu d’eau, c’est-à-dire conte­
                        mes d’alcali par hectolitre) ; — transvaser le  nant à peu près 5 grammes d’acide par litre
                        liquide alcalin, après avoir laissé macérer le   d’eau. On prend 5 parties de cette dissolu­
                        riz pendant vingt-quatre heures ;■ — laver  tion pour une partie de riz. Après un repos
                        avec un volume d’eau fraîche double de  de dix-huit heures et une décantation, on
                        celui du liquide transvasé;— écraser entre  soumet l’amidon au même traitement, mais
                        des cylindres le riz bien lavé et bien égoutté ;   avec une dissolution contenant quatre fois
                        — séparer le son et les corps étrangers au  moins d’acide que la première.
                        moyen de tamis à brosses ; — traiter de nou­  L’amidon de riz se fabrique en quantité;
                        veau par de la soude caustique au degré de   considérable en Angleterre, où l’on reçoit
                        dilution que nous avons indiqué, mais avec  du riz de l’Inde à bas prix. La Belgique est
                        10 litres de ce liquide (au lieu de 5), par  un autre centre très-important de producJ
                        kilogramme de riz; — décanter la dissolu­  tion de fécule de riz.
                        tion alcaline de gluten, après avoir agité à   Le maïs sert, dans quelques pays, à l’ex­
                        plusieurs reprises pendant vingt-quatre heu­  traction de la fécule. Comme cette graine
                        res et avoir laissé reposer pendant trois  renferme peu de tissu végétal, il est plus
                        jours ; —traiter par un volume d’eau fraîche  facile d’en obtenir la fécule que lorsqu’on!
                        double de celui de la liqueur alcaline; —  opère sur le froment, sur la pomme de terre]
                        laisser le dépôt des débris du tissu végétal  ou sur le riz. On lave les graines de maïs,]
                        s’effectuer au-dessus de l’eau qui tient l’a­  on les fait macérer dans l’eau jusqu’à ce]
                        midon en suspension, — siphoner ce li­    qu’elles soient bien gonflées, puis on les passe!
                        quide ; — le passer dans de fins tamis de soie   entre des meules horizontales, qui les ré-j
                        qui retiennent les dernières substances  duisent en une bouillie fine. On délaye cette
                        étrangères et laissent couler dans des cuves  pâte avec de l’eau et on fait couler le liquide!
                        l’eau amidonnée ; — enfin, après un repos de  sur des plans inclinés, où l’amidon se dé-l
                        trois jours, séparer l’eau et l’amidon, parles  pose, tandis que le gluten et les fibres vé-l
                        procédés que nous avons déjà indiqués en  gétales, qui sont plus légères, sont entraînés!
                        parlant de l’amidon de blé et de la fécule  dans des cuviers qui font suite aux plans!
                        de pommes de terre.                       inclinés. La fécule lavée à l’eau pure est!
                          Le traitement par la soude caustique se fait  passée à la turbine, et ensuite séchée dans!
                        dans des cuves de fer ou de cuivre étamé,   des pièces chauffées, pourvues d’une bonnel
                        et le lavage à l’eau dans des cuves de bois.  ventilation.                        I
                          Ce procédé a reçu diverses modifications.   Dans la Nouvelle-Galles du Sud, on
                        L'une consiste dans la substitution des car­  exploite, pour l’extraction de la fécule, la
                        bonates alcalins aux alcalis caustiques ; une   graine du Castanospermum australe. La fé­
                        autre à moudre le riz en farine ei à le trai­  cule de cette papilionacée arborescente, ori-1
                        ter directement par l’alcali.             ginaire de l’Australie, est très-fine. Sa blan-l
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