Page 101 - Merveilles Industrie Tome 4
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LES FÉCULES ET LES PATES ALIMENTAIRES.                             95


       barrasse en la faisant passer entre des cylin­  les plus légers, comme le charbon et le son.
       dres de bronze cannelés ou sous un rouleau   Entre la masse annulaire périphérique for­
       en fonte, ou encore entre de petites meules.  mée par le sable et la masse cylindrique
          La fécule, préparée comme il vient d’être   constituée par le charbon, se trouve la fé­
        dit, doit être réduite en une poudre impal­  cule. Il est facile de séparer cette dernière des
        pable. Tel est l’objet de l’opération du blu­  deux couches étrangères qui l’environnent.
        tage. On la verse dans une trémie en forme
        d’entonnoir, d’où elle tombe sur un tamis
        dont la surface interne est frottée par des
        brosses qui facilitent l’opération en nettoyant       CHAPITRE IV
        continuellement les mailles du tamis. La   MATIÈRES AMYLACÉES AUTRES QUE L’AMIDON DE FROMENT
        fécule traverse le tamis, tombe dans un    ET LA FÉCULE DE POMME DE TERRE. — L’AMIDON DE
        espace ménagé pour la recevoir, d’où elle   RIZ ET L’AMIDON DE MAÏS. — LES FÉCULES DES LÉGU­
                                                   MINEUSES. — FÉCULE DE CASTANOSPERMUM AUSTRALE,
        est poussée, par un autre mouvement, dans   DE BATATAS EDULIS, DE PACHYRHIZUS ANGULATUS, D'oR-
        des sacs ou sur l’aire des magasins.       CHIS MACULATA, DE MARANTA ARUND1NACEA (ARROW-
                                                    ROOT DES INDES OCCIDENTALES), DE CURCUMA (ARROW-
                                                    ROOT DES INDES ORIENTALES), DE MANIOC (ARROW-ROOT
          Nous représentons dans la figure 66
                                                   DU BRÉSIL), DE CASSAVE, DE DIOSCOREA (FÉCULE DÙ-
        (page 93), la coupe d’une fabrique de fé­  gname), DE SAGOUTIER.
        cule. On reconnaîtra sur ce dessin, grâce.à
        la légende qui l’accompagne, tous les appa­  On a fait de nombreux essais pour rem­
        reils que nous avons successivement décrits  placer l’amidon de blé et la fécule de pomme
        pour le travail des fécules.              de terre par des matières amylacées d’une
          Nous devons ce document intéressant à  autre provenance. Parmi les graines de
        M. Ch. Touaillon fils, constructeur-méca­  céréales ou de légumineuses, les tubercules
        nicien de Paris, qui a établi plusieurs fé-   et les rhizomes de quelques plantes ont paru
        culcries avec ces dispositions.           offrir des conditions favorables à l’exploita­
                                                  tion industrielle de l’amidon, et ont été l’ob­
          Dans quelques usines, la fécule recueillie  jet de tentatives dont quelques-unes sont au­
        sur les tables de dépôt, n’est pas soumise aux  jourd’hui acquises à la pratique industrielle.
        mêmes procédés que nous venons de dé­       De toutes les matières pouvant remplacer
        crire. On n’y pratique ni le dessablage, ni  la farine de blé et les tubercules de pommes
        Vépuration, ni Y égouttage, ni le séchage, ni   de terre, aucune n’a l’importance du riz.
        Vétuvage ni le blutage. Une essoreuse par­  L’introduction du riz dans la fabrication de la
        ticulière exécute à elle seule, en moins de   fécule a produit, comme nous le disions dans
        dix minutes, ces dernières opérations. Cette   le chapitre précédent, toute une révolution
        essoreuse est en cuivre ; sa surface percée de   dans cette industrie. C’est ici le lieu d’expo­
        trous est garnie d’une peau de daim. L’arbre   ser avec détails les procédés qui servent à
        sur lequel elle est montée fait plus de   fabriquer la fécule avec les graines du riz.
        2,400 tours par minute. Sous l’influence de   La matière amylacée forme les 85 cen­
        la force centrifuge, les diverses matières   tièmes du poids des graines du riz. On ne
        qui composent le mélange se séparent par   pourrait la séparer par le procédé de la fer­
        ordre de densité, et l’eau s’échappe à tra­
                                                  mentation, parce que la matière azotée, ana­
        vers les mailles du sac. On retrouve à la
                                                  logue au gluten, qu’elle renferme, ne subit
        circonférence du tambour les corps les plus   pas la fermentation putride aussi facilement
        lourds, comme le sable, et vers le centre
                                                  que le gluten du blé. En 1840, Orlando
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