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                        nomme givre dans ce cas particulier. Ce­  dont les degrés nous disent ce qui manque
                        pendant, si l’air de la chambre est très-   à l’air pour être saturé d’humidité, à la.
                        sec, ou s’il ne contient pas une quantité   température donnée par le thermomètre.
                        d’eau suffisante, les carreaux ne se recou­   hygromètre à cheveu, ou hygromètre de
                        vrent point de givre, même quand il y a une   Saussure, se compose tout simplement d’un
                        grande différence entre la température du   cheveu tendu par un petit poids. Le che­
                        dehors et celle du dedans. Si l’on veut pro­  veu, quand il a été débarrassé, par l’ébulli­
                        voquer la formation d’aiguilles cristallines,   tion dans une eau alcaline, de la matière
                        autrement dit de givre, sur les carreaux, il   grasse qu’il contient, est une substance
                        suffit de porter dans la chambre un vase plein   extraordinairement sensible à l’humidité de
                        d’eau chaude. L’évaporation de cette eau sa­  l’air, et qui absorbe ou abandonne très-vite
                        ture complètement l’air de vapeur, et au bout   cette humidité, en s’allongeant ou se rac-|
                        de quelques minutes les vitres commencent   courcissant dans des proportions très-sen­
                        à se recouvrir de cristaux d’eau solidifiée.  sibles. L’élongation ou le raccourcissement
                          L’humidité de l’air augmente également   d’un cheveu, tel est donc le moyen qui sert
                        par la présence des animaux et .des plantes,   à apprécier les variations de l’humidité
                        qui exhalent continuellement de la vapeur   atmosphérique. Cette élongation ou ce rac­
                        d’eau. Elle diminue s’il existe à la surface   courcissement sont amplifiés et traduits par
                        de la terre, différents sels et une foule d’au­  une aiguille, qui est attachée à une petite
                        tres corps qui, parleur affinité pour l’eau,   poulie autour de laquelle s’enroule l’extré­
                        la séparent de l’air.                     mité libre du cheveu. Les degrés de ce
                          Il est donc d’une grande importance pour   cadran présentent les variations de lon­
                        les recherches scientifiques, et quelquefois   gueur du cheveu et constituent le degré de
                        pour les opérations de l’industrie, de con­  Y hygromètre.
                        naître exactement la quantité d’eau conte­  L’hygromètre de Saussure (fig. 32) se com­
                        nue dans l’air. On appelle hygromètre l’in­  pose donc d’un cheveu C, tendu par un
                        strument qui sert à apprécier le degré    poids D, et exposé à l’air. Le cheveu s’en­
                        d’humidité atmosphérique; seulement, il   roule, par son extrémité libre, autour d’une
                        faut bien s’entendre sur les indications   poulie sur laquelle est fixée une aiguille
                        données par lui. L’hygromètre n’indique   parcourant un cadran, G. Un cadre métal­
                        pas les quantités absolues de vapeur d’eau   lique supporte le tout. Un thermomètre, H,
                        qui sont contenues dans l’air, mais seu­  indispensable pour les indications de l’hy­
                        lement le degré approchant le terme où    gromètre, accompagne l’instrument. .
                        l’air serait entièrement saturé d’humidité   11 y a beaucoup d’autres manières d’ap­
                        à la température ambiante. C’est donc une   précier l’état hygrométrique de l’air; mais
                        appréciation relative et non une mesure   l’instrument que nous venons de décrire est
                        absolue que nous donne l’hygromètre. On   le seul qui soit en usage.
                        peut, à la vérité, remonter par le calcul,
                        ou simplement par les tables que les phy­   L’évaporation de l’eau produit un abais­
                        siciens ont construites à cet effet, du de­  sement de température plus ou moins consi­
                        gré de l’hygromètre à la quantité absolue   dérable suivant la rapidité de cette évapora­
                        de vapeur d’eau contenue dans un certain   tion. C’est sur ce principe, c’est-à-dire sur
                        volume d’air; mais on a rarement besoin de   la production du froid par l’évaporation,
                        cette donnée. La science et l’industrie se   qu’est fondé l’emploi des vases poreux pour
                        contentent des indications de l’hygromètre,   refroidir l'eau. Les alcarazzas (fig. 33), si
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