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INDUSTRIE DE L’EAU.                                 G3

      sommes frappés de l’agitation du liquide   ses variations principales tiennent à la tem­
                                                pérature.
      qui est traversé par des bulles de vapeur,
                                                  Lorsque l’air a été saturé de vapeur d’eau
      mais au-dessous de 100°, et même à la tem­
                                                par l’action de la chaleur, c’est-à-dire lors­
      pérature de zéro, la transformation de 1 eau
                                                qu’il renferme autant d’humidité qu’il peut
      en vapeur se produit toujours. Seulement
                                                en admettre à cette température, et que l’air
      elle ne se fait qu’en raison inverse de l’a­
                                                vient à se refroidir, l’excès de vapeur se
      baissement de température.
        La pression atmosphérique et l’état hygro­  précipite, soit à l’état liquide, soit à l’état
      métrique de l’air influent, en même temps   vésiculaire. Ainsi se forment, dans les ré­
      que la température, sur l’évaporation de   gions supérieures de l’air, les nuages, et à
      l’eau. 11 faut donc poser en principe que l’eau   la surface de la terre, les brouillards. Si la
      chaude s’évapore plus rapidement que 1 eau   température s’abaisse davantage dans les
      froide, qu’elle s’évapore plus vite sur les   régions supérieures, l’eau passe de l’état
      hautes montagnes, où la pression atmosphé­  vésiculaire à l’état liquide, et tombe à la
      rique est moindre, qu’au niveau de la mer,   surface de la terre ; en d’autres termes, les
      et que, dans l’air sec, l’évaporation est plus   nuages se transforment en pluie.
      rapide que dans l’air humide.                Si on place un corps très-froid dans de
         Un courant d’air chaud et sec qui réa­  l'air chaud, la surface de ce corps se re­
      lise une partie de ces conditions, doit ac­  couvre d’eau. Cette eau provient des cou­
      tiver beaucoup l’évaporation de l’eau. On   ches d’air qui entourent le corps froid et
      construit dans l’industrie, pour la dessicca­  qui, refroidies par le contact du corps froid,
      tion des différentes substances, telles que   ont déposé, à l’état liquide, la vapeur d’eau
      le sucre, les gommes et divers produits chi­  qu’elles contenaient. C’est ce qui arrive
       miques, des étuves, qui sont la réalisation   quand on porte, en été, dans un appartement,
      pratique de ces principes. Une étuve est un   une carafe pleine d’eau frappée à la glace :
      espace cios dans lequel on renferme les sub­  on voit ses parois extérieures se recouvrir
      stances à dessécher, et qu’on soumet à un   d’humidité.
       courant d’air sec et chaud.                 Le givre qui se forme sur les vitres, à
         Comme l’eau liquide existe en quantité   l’intérieur des appartements, a la même
       considérable à la surface du globe, et    origine, ainsi que nous l’avons dit en par­
       comme elle se réduit en vapeur à toutes les   lant de l’eau solide. Mais il importe d’ex­
       températures, il en résulte que l’air atmo­  pliquer pourquoi ces aiguilles de glace
       sphérique doit renfermer constamment de   ne se déposent pas toujours, en hiver, sur
       1 eau a 1 état de vapeur. Tout le monde sait,   les carreaux de vitre. Cela dépend de
       en effet, que l’air atmosphérique est un   l’existence de la vapeur d’eau dans la pièce
       mélange d oxygène et d’azote, mêlé d’une   de l’appartement ou de l’absence de cette
       petite quantité de gaz acide carbonique,   vapeur. L’air de nos appartements a ordi-
       auquel s ajoute de la vapeur d’eau.       nairementune température de -|- 15 à-j- 18°,
         Les quantités de vapeur d’eau contenue
                                                  et contient en meme temps beaucoup de
       dans 1 air atmosphérique varient par suite
                                                  gaz provenant de notre respiration et de
       dune, foule de circonstances, mais surtout
                                                  notre transpiration. Mais, en hiver, cet air
       suivant la nature du pays. L’humidité at­
                                                  est continuellement refroidi par les vitres
       mosphérique est plus considérable sur les
                                                  des croisées ; la vapeur d’eau se condense
        ords. de la mer et dans le voisinage des
                                                  sur ces vitres quand le froid est considé­
       glands lacs, que sur les continents. Mais
                                                  rable, et se convertit en glace, que l’on
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