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LE FROID ARTIFICIEL                                601


       par un mélange réfrigérant, mais ils diffè­  c’est-à-dire au cylindre I) qui contient l’eau
       rent par les dispositions du récipient con­  à congeler, a un double effet. L’eau étant
       tenant l’eau à congeler et de celui qui reçoit   plus dense que la glace, est lancée contre les
       le mélange salin. Voici le type général des   parois de ce cylindre par la force centrifuge.
       glacières des ménages.                     Dès lors, elle détache les glaçons, qui vont
          Un cylindre de fer-blanc ou d’ctain, DD,  se réunir au centre, en prenant la forme du
                                                  vase qui contient le liquide. En outre, le
                                                  mouvement aide à la congélation. En effet,
                                                 comme nous l’avons dit dans la Notice sur
                                                 l’Industrie de l'eau qui fait partie de ce vo­
                                                 lume, l’eau, quand elle reste immobile,
                                                 peut descendre jusqu’à — 5 ou — 6° sans
                                                 se congeler, tandis qu’à la moindre agita­
                                                 tion, elle se solidifie à — 1 ou — 2°.
                                                   C’est sur ce type général que reposent
                                                 les différentes glacières des familles, ou des
                                                 ménages, dont il existe de nombreux mo­
                                                 dèles. Nous citerons particulièrement les
                                                 congélateurs, ou glacières des familles, de
                                                 MM. Boutigny (d’Evreux), Decourdemanchc,
                                                 Goubaud, Malapert, Villeneuve, Charles,
                                                  Penant, Toselli, etc. Ces appareils rendent
                                                 d’utiles services, mais leur puissance est
                                                 bornée. On ne peut songer à en faire un
                                                 usage industriel, car on ne peut produire
                                                 ainsi que de petites quantités de glace. Leur
                                                 objetprincipal, c’est de frapper de glace des
                                                  carafes, du vin et des liqueurs d’agrément,
                                                  pour l’usage de la table.
                                                    Dans la glacière de MM. Charles, Gou­
       est enfermé dans une cuve de bois, AR,     baud, Malapert, Villeneuve et Toselli, on
       dont le couvercle est traversé par un axe à   emploie, comme sel réfrigérant, de l’azotate
       manivelle, M. On verse dans le cylindre d’é­  d’ammoniaque. Celle de M. Penant fait
       tain, DD, l’eau à congeler. (C’est ce cylindre   usage d’un mélange d’acide chlorhydrique
       d’étain que les glaciers appellent sabot.'} La   et de sulfate de soude. Mais les appareils où
       cuve de bois, AB, contient de l’eau pure, à   l’on fait usage d’un acide ont bien des incon­
       laquelle on ajoute de l’azotate d’ammonia­  vénients. Introduire dans les ménages un
       que, en quantité déterminée. Le sel, en se   acide comme l’acide chlorhydrique ou l’a­
       dissolvant, emprunte de la chaleur à l’eau   cide sulfurique, qui est à la fois toxique et
       et au cylindre, DD. Si l’on tourne la mani­  corrosif, est chose imprudente. Les glacières
       velle, M, de manière à provoquer la rapide   où l’on ne se sert que d’azotate d’ammo­
       dissolution du sel par l’agitation, l’eau con­  niaque, sont donc bien préférables à celles
       tenue dans le cylindre d’étain, DD, se chan­  qui emploient l’acide chlorhydrique, mêlé
       gera rapidement en un bloc de glace.       au sulfate de soude.
         Le mouvement que l’on imp rime au sabot,   La glacière italienne de M. Toselli nous
               t. m.                                                           263
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