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604                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                     Les constructeurs des différentes glacières   enlèvera aux corps qui l’environnent une
                   que nous venons de décrire, et qui sont fon­  grande quantité de calorique, et produira
                   dées sur le principe de la production du   un grand abaissement de température. C’est
                   froid par le mélange d’eau et d’azotate d’am­  une expérience que l’on peut exécuter avec la
                   moniaque, insistent sur l’économie de ce   pompe qui sert à la production du gaz acide
                   procédé de fabrication de la glace, attendu,   carbonique dans les appareils pour la fabrica­
                   disent-ils avec raison, qu’il suffit d’évapo­  tion de l’eau de Seltz. Si l’on comprime du
                   rer les dissolutions salines qui ont servi,   gaz acide carbonique dans le récipient-sa­
                   pour retrouver les sels et les employer à   turateur, et qu’au lieu de donner issue au gaz
                   de nouvelles opérations. Mais le consom­  par le robinet du tirage à bouteille, on ouvre
                   mateur ne se donne pas toujours cette peine.   l’orifice supérieur, qui ne laisse sortir que du
                  11 en résulte que la glace obtenue avec    gaz, et que l’on interpose sa main dans le
                  ces appareils revient, en définitive, assez   courant gazeux, on ne pourra supporter le
                  cher. La dépense est faible quand on se    froid produit par l’expansion à l’extérieur du
                  conforme aux instructions des fabricants,   gaz acide carbonique. 11 arrive quelquefois
                  c’est-à-dire quand on s’astreint à conserver   que les ouvriers qui tirent l’eau de Seltz en
                  la dissolution saline, et à l’évaporer, soit   bouteille, voient se former entre leurs doigts
                  par la chaleur, dans un chaudron, soit au   ou sur la bouteille, de la glace : cette glace
                  soleil, par l’évaporation spontanée. L’eau   provient du refroidissement de l’eau parle
                  étant évaporée, l’azotate d’ammoniaque     gaz comprimé qui se perd pendant le tirage,
                  reste comme résidu, et peut servir à d’au­  et qui se détend.
                  tres opérations, qui reviennent alors à peu   On sait que l’air comdrimé est l’agent qui
                  de frais.                                  sert aujourd’hui au travail du percement
                    M. Toselli a réuni dans un petit meuble,   des tunnels, et que c’est par des perforateurs
                  qu’il appelle malle-glacière, outre les appa­  à air comprimé que l’on a opéré le creuse­
                  reils nécessaires à la fabrication de la glace,   ment des deux tunnels des Alpes sous le
                  des bassins de métal qui servent à évaporer   mont Cenis etsous le mont St-Gothard. Pour
                  la dissolution saline ayant servi, ce qui rend   rafraîchir l’intérieur de la galerie, quand
                  très-économique la production de la glace   la température du souterrain était trop
                  ou des mets que l’on veut glacer.          élevée, on mettait à profit l’expansion de
                                                             l’air comprimé qui sortait des machines.
                                                               On a construit, pour fabriquer de la glace,
                                                             des appareils fondés sur le principe de la
                                                             dilatation de l’air après sa compression.
                               CHAPITRE III
                                                             J. Gorrie, en Amérique, a, le premier, fabri­
                                                             qué un appareil composé d’une pompe dans
                  APPAREIL POUR PRODUIRE DE LA GLACE PAR LA COM-
                    PRESSION DE L’AIR, SUIVIE DE SA DILATATION, CON­  laquelle l’air est comprimé, et dans lequel
                    STRUIT, PAR M. J. GORRIE, EN AMERIQUE, ET PAR   le même air se dilate ou se détend, quand
                    WINDHAUSEN, EN ALLEMAGNE. — INCONVÉNIENTS DE
                                                             on cesse de le comprimer.
                    CES APPAREILS. — LEUR PRINCIPE REPRIS PAR M. MON-
                                                               Faisons remarquer que pendant la com­
                    DÉS1R EN 1867 ET PAR M. PAUL GIFFARD EN 1875,
                    POUR LE REFROIDISSEMENT DE GRANDES MASSES d’AIR.  pression de l’air, il se dégage de la cha­
                                                             leur; il est donc nécessaire de placer le
                     Si l’on comprime l’air dans un réservoir   cylindre où l’on comprime l’air dans un
                  métallique, et qu’on donne subitement      courant d’eau froide qui empêche ce cylin­
                  issue à l’air comprimé, l’air, en se dilatant,   dre de s’échanffer trop. Quant au cylindre
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