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MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
congeler l’eau autour de laquelle passe la
vapeur d’éther. La pompe aspire de nou
CHAPITRE IV
veau la même vapeur d’éther, et la refoule
APPAREILS FRIGORIFIQUES FONDÉS SUR LE PRINCIPE DE dans un condenseur, d’où elle revient, à
LA VAPORISATION DES LIQUIDES. — EXPÉRIENCE DE
l’état liquide, dans le réfrigérant. La même
SCHAW. — APPAREIL DE JAMES HARRISSON, EXPÉRI
quantité d’éther peut servir pendant un
MENTÉ A PARIS EN 1857. — PREMIERS APPAREILS DE
FERDINAND CARRÉ BREVETÉS EN 18b7 ET CONTENANT temps indéterminé, car jamais cette vapeur
DE l’ÉTHEK SULFURIQUE. — L’iNVENTEUR SUBSTITUE ne se perd.
L’AMMONIAQUE A L’ÉTHER SULFURIQUE. — DESCRIPTION
Cet appareil ne fut expérimenté qu’à titre
DES APPAREILS DE FERDINAND CARRÉ. — L’APPAREIL
DOMESTIQUE ET L’APPAREIL INDUSTRIEL. — APPAREIL d’essai. On se servait d’une petite machine
DE M. CH. TELLIER ET APPAREIL DE MM. HUGOT ET à vapeur de la force d’un demi-cheval en
LIÉNARD POUR LA FABRICATION DE LA GLACE. — LA
viron, et l’on obtenait à peu près 8 kilo
POMPE PNEUMATIQUE DE M. EDMOND CARRÉ POUR
grammes de giacc par heure. Mais ces expé
FRAPPER LES CARAFES.
riences étaient faites sur une trop petite
Nous arrivons au dernier et au plus effi échelle pour que l’on pût en tirer aucune
cace moyen de produire de la glace, c’est-à- conclusion sur la valeur pratique et l’éco
dire à l’application du froid par l’absorption nomie de cette méthode.
de la chaleur latente, au moment de la va Perfectionnée d’abord par l’inventeur,
porisation des liquides. ensuite par leconstructeurSiebe, la machine
Le physicien anglais Schaw essaya le pre de James Harrisson figura à l’Exposition de
mier, en 1836., de rafraîchir les liquides Londres de 1862. Elle y produisait de
par l’évaporation de l’éther. Schaw propo gros blocs de glace, à la grande surprise des
sait d’employer une pompe aspirante et fou visiteurs.
lante pour aspirer les vapeurs d’éther sulfu Dans la machine qui fonctionnait à l’Ex-
rique liquide enfermé dans un cylindre position de Londres, en 1862, l’éther, con
métallique plongeant lui-même dans l’eau tenu dans un réservoir semblable à une
à refroidir, et de refoulerces vapeurs d’éther chaudière tubulaire, était en rapport avec
dans un serpentin contenant de l’eàu froide, une pompe à air. Cette pompe, faisant le
afin de condenser ces vapeurs. Il paraît vide, provoquait l’évaporation de l’éther.
toutefois que ce n’était là qu’un projet, et Les vapeurs d’éther envoyées dans un réfri
que la machine dessinée dans le brevet pris gérant pourvu d’un serpentin constamment
par l’inventeur, ne fut jamais construite. baigné par un courant d’eau froide, se con
lien fut autrement d’un appareil pour la densaient dans ce serpentin. Un tuyau, muni
production de la glace par la volatilisation d’un robinet, ramenait dans la chaudière
de l’éther, qui fut construit à Paris, en 1857, l’éther liquéfié. Là, il était de nouveau va
par James Harrisson, membre du Conseil porisé, puis condensé et ainsi de suite.
législatif de Victoria (Australie). La chaleur qu’exige cette évaporation
L’appareil qui fonctionna à Paris, pen continue était empruntée par les parois de
dant l’été de 1857, se compose d’une pompe la chaudière et de ses tubes, au liquide
à air faisant le vide dans un réfrigérant, le dans lequel baignaient ces deux parties de
quel consiste en un vase métallique conte l’appareil. Ce liquide était une dissolution
nant un serpentin dans lequel coule l’éther. saturée de sel marin, renfermée dans un ré
Quand la pompe aspirante a produit le vide, servoir en bois. En effet, la dissolution du
l’éther se réduit en vapeurs et produit, par sel marin reste encore liquide à — 15°,
son évaporation, un froid assez intense pour tandis que l’eau pure se gèle à 0°.