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LE FROID ARTIFICIEL.                                597

         gramrùe de glace en un quart d’heure en >  nous avons voulu voir fonctionner l’appa­
         posant simplement sur un fourneau allumé   reil de Ferdinand Carré, on nous a
         la partie de l’appareil contenant la dissolu­  adressé, où ? à la glacière du bois de Bou­
         tion d’ammoniaque.                        logne. Et là, nous avons appris, non sans
           Après la grande invention de Ferdinand   surprise, que la glace fournie par la machine
         Carré, on vit apparaître quelques appareils à   Ferdinand Carré remplaçait la glace natu­
         fabriquer de la glace fondés également sur   relle des lacs du bois de Boulogne que l’on
         le principe de la chaleur latente. Tels furent   emmagasinait autrefois, chaque hiver, pour
         l’appareil de M. Ch. Tellier, où l'on faitusage   la vente de Paris.
         de l’éther méthylique comme agent absor­    Si nous voulons maintenant prouver par
         bant de chaleur latente, et celui de MM. Lié-   un chiffre éloquent tout ce qu’a de merveil­
         nard et Ilugot, où l’on se sert d’un mélang ;   leux la machine de Ferdinand Carré, nous
         d’éther sulfurique et de sulfure de carbone.  dirons qu’il existe à la Nouvelle-Orléans
           Il semble queM. Ferdinand Carré ne pût   une de ces machines produisant par jour
         trouver d’émule; il en rencontra un pour­  72 tonnes de glace !
         tant : c’était son frère.                   Après un tel chiffre, nous pouvons clore,
           M. Edmond Carré a construit, en 1866, un   en toute tranquillité, ce chapitre historique.
         appareil très-curieux pour la production de
         la glace, ou plutôt pour frapper de glace les
         carafes d’eau. L’expérience de Leslie avait
         toujours paru devoir rester confinée dans
         les laboratoires dechimie. M. Edmond Carré             CHAPITRE II
         parvint à la réaliser d’une manière tout à
                                                   DIFFÉRENTES MANIÈRES DE PRODUIRE LE FROID ET APPA­
         fait industrielle. Il fabriqua une petite ma­  REILS FONDÉS SCR CES DIFFÉRENTES MÉTHODES. —
         chine pneumatique d’une telle simplicité    PRODUCTION DE LA GLACE PAR LE RAYONNEMENT NOC­
         qu’elle peut être construite ou réparée par   TURNE. — DÉTAILS SUR LE PROCÉDÉ SUIVI AU BENGALE.
                                                     — PRODUCTION DD FROID PAR LES MÉLANGES RÉFRIGÉ­
         un chaudronnier de village. Il adjoignit au   RANTS. — LA GLACIÈRE DES FAMILLES ET AUTRES APPA­
         levier du piston delà machine pneumatique,   REILS DESTINÉS A PRODUIRE DE LA GLACE PAR DES MÉLAN­
         un agitateur, qui, mélangeant les couches   GES SALINS. — LA GLACIÈRE ITALIENNE DE M. TOSELLI.
         d’acide sulfurique pendant l’action de la
         pompe, active l’absorption des vapeurs d’eau.  Nous avons à décrire, dans cette Notice,
           Il est bien entendu que les prétentions de   les appareils, assez nombreux, qui servent
         ce nouvel appareil sont modestes. Il n’a   à produire artificiellement de la glace. Nous
         d’autre objet que de frapper de glace, une à   ne saurions suivre, dans cette exposition,
         une, les carafes d’eau ou de vin, et ne peut   l’ordre historique, l’invention de tous ces
         songer à discuterle pas à son aîné, le colossal   appareils n’étant séparée que par de courts
         appareil qui produit des tonnes de glace en   intervalles. Pour les décrire, nous divise-
         un quart d’heure, et dont la supériorité  . rons ces appareils d’après les sources phy­
         sur tout ce qui a paru jusqu’ici, de toute   siques auxquelles ils empruntent le froid.
         évidence.                                    Les causes d’abaissement de température
            A Paris, onrenonceaujourd’hui à récolter   sur lesquelles reposent les divers appareils
         la glace naturelle, les frais de la récolte et   réfrigérants que possède l’industrie, sont :
         de la conservation de la glace étant supé­   V Le rayonnement nocturne vers l’espace
          rieurs à ceux de la production de la glace   céleste;                          ,,,,
          par la machine Ferdinand Carré. Quand       2° L’abaissement de température résultant
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