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26                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                    La première sert à purifier le gaz hydro­  tiné à retenir la vapeur d’eau entraînée
                    gène mieux que ne l’avaient fait Berzélius et   par le gaz hydrogène en excès.
                    Dulong. En effet, ces deux chimistes, ne s’é­  Une nouvelle série de tubes en U, A, Z,
                    tant préoccupés que de l’hydrogène sulfuré   contenant de la potasse caustique, de l’a­
                    qui se produit presque toujours quand on   cide phosphorique anhydre, enfin de l’acide
                    prépare l’hydrogène avec le zinc et l’acide   sulfurique, terminent l’appareil. On a dé­
                    sulfurique, n’avaient purifié ce gaz qu’avec   terminé à l’avance le poids de ces derniers
                    la potasse caustique. Mais M. Dumas avait   tubes, on connaît donc, en les pesant après
                    constaté que l’hydrogène peut contenir de   l’expérience, la quantité d’eau qui s’y est
                    l’hydrogène arsénié, de l’acide sulfureux et   arrêtée. Le ballon contenant l’eau condensée
                    des oxydes d’azote, composés qui peuvent   et les tubes desséchants, étant pesés avant et
                    modifier les résultats de l’expérience. Pré­  après l’expérience, leur augmentation de
                    paré dans le flacon A, au moyen de l’acide   poids] indique très-exactement la quantité
                   sulfurique et du zinc, le gaz hydrogène se   d’eau qui s’est produite par la réduction de
                   purifie donc dans la première partie de    l’oxyde de cuivre.
                    l’appareil. Il traverse d’abord une série de   C’est dans cet appareil que l’on vit ins­
                   tubes recourbés en forme d’U et contenant   tallé, pour la première fois, le système aussi
                   successivement : «, des fragments de verre   élégant qu’ingénieux que M. Dumas a ap­
                    humectés d’une solution d’azotate de plomb ;   pelé tube témoin. Dans une expérience où il
                   />, des fragments de verre humectés de sul­  s’agit d’obtenir de l’eau, il est évident qu’il
                   fate d’argent; c, de la pierre ponce hu­   ne faut pas permettre que la plus petite
                   mectée d’une solution de potasse pure; c?, e,   goutte d’eau étrangère pénètre dans l’appa­
                   des fragments de potasse rougie ; f, gf, de   reil ; de même qu’il faut recueillir absolu­
                   la pierre ponce en fragments grossiers,    ment toutes celles qui peuvent prendre
                   saupoudrés d’acide phosphorique anhydre    naissance dans la réaction. Si ces deux con­
                   (entourés d’un mélange réfrigérant), h est   ditions sont bien remplies, l’expérience sera
                   le tube témoin contenant de la pierre ponce   d’une valeur irréprochable. Les tubes témoins
                   et de l’acide phosphorique anhydre.        donnent cette garantie. On voit, d’après la
                     C’est ainsi que le gaz hydrogène est dé­  figure 18, que M. Dumas plaçait à la suite
                   barrassé des acides sulfhydrique et sulfu­  de tous les tubes traversés par l’hydrogène
                   reux, de l’hydrogène arsénié ou même       pour purifier et dessécher ce gaz, avant
                   phosphoré, enfin des oxydes de l’azote et de   qu’il pénétrât dans le ballon E, contenant
                   la vapeur d’eau.                           l’oxyde de cuivre, un petit tube en U, le tube/?,
                     La seconde partie de l’appareil se com­  léger et rempli d’acide phosphorique anhy­
                   pose du ballon, E, contenant l’oxyde de cui­  dre, corps extrêmement avide d’eau, et qu’un
                   vre à réduire que l’on chauffe au moyen    autre tube semblable, Z, était placé à l’extré­
                   d’une lampe à alcool, D. Ce ballon se termine   mité de l’appareil, après le dernier tube
                   par un long col effilé et il est garni d’un   desséchant destiné à condenser l’eau qui s’é­
                   robinet, m, qui permet de régler l’arrivée   tait formée. Il est évident que si le poids de
                   du gaz hydrogène. A l’autre extrémité du   ces deux tubes, constaté avec la plus grande
                   ballon E, existe une pointe effilée et recour­  exactitude à un demi-milligramme près,
                   bée qui pénètre dans le deuxième ballon, F,   au commencement de l’expérience, n’a pas
                   où vient se condenser la plus grande partie   varié pendant toute sa durée, on est certain
                   de l’eau formée. Le col de ce deuxième bal­  que le gaz qui pénétrait dans le tube à
                   lon est rempli de chlorure de calcium, des­  oxyde de cuivre était bien sec et que le gaz
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