Page 73 - Les fables de Lafontaine
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INTRODUCTION                 69

      Petit poisson deviendra grand... Cette omission se trouve parti­
      culièrement dans les phrases sentencieuses.
        L’article est parfois employé au sens démonstratif : un des der­
      niers, pour : un de ces derniers. (VII, 19, 7.)
        d)  Complément de l’infinitif. Quand l’infinitif complément
      d’un verbe à mode personnel, a lui-même un complément pronom
      personnel atone : me, te, se, le (nous, vous), ce dernier complément
      se place, en général, devant le verbe à mode personnel : Il se va
      confiner. Nous l’allons montrer. Le Cheval j’étant voulu venger
      du Cerf, etc.
        e)  Complément du second impératif. Quand deux impé­
      ratifs sont coordonnés et que le second a pour complément un
      pronom personnel, ce complément se place en général devant l’im­
      pératif qu’il complète et prend la forme atone : Donnez-Ia-lui de
      grâce ou l’ôtez à tous deux.
       /) Datif éthique (dativus ethicus). Les grammairiens ont donné
      ce nom au pronom complément, d’aspect explétif, que l’on trouve
      dans l’exemple suivant : On vous le suspendit.
        Ce complément indique soit l’intérêt qu’on prend soi-même
      à l’action, soit l’invitation de l’auteur au lecteur de prendre part
      à l’action.
        g)  Détermination. Le français du xvne siècle admet fort bien
      qu’un mot indéterminé soit repris immédiatement sous forme de
      pronom :
                   Ils... lui demandaient conseil.
            « Il faut, dit leur ami, le prendre de vous-mêmes. >
                                        (XII, 25, 36-37.)
        La double détermination que nous admettons dans des expres­
      sions comme : de telles gens, est, en général, réduite à une seule :
      telles gens.
        h)  Pouvoir-Devoir. Ces verbes et leurs synonymes s’emploient
      souvent, au xvn* siècle, à l’indicatif dans des cas où nous les met­
      tons au conditionnel : Je devais, par la royauté, ... pour : j’aurais
      dû ; de même, je pouvais pour j’aurais pu, etc.
        i)  Double liaison conjonctive. Le français du xvne siècle
      considère comme une élégance un redoublement de conjonctions
      ou de pronoms conjonctifs du type suivant :
            Il n’arrive rien dans le monde
            Qu’il ne faille çu’elle en réponde. (V, II, 18.)
            Ce que l’on voulait qui fût dit. (IV, 12, 24.)
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