Page 77 - Les fables de Lafontaine
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INTRODUCTION 73
du Rat est donnée au style direct. De même, la méditation du pauvre
Bûcheron, faite en quelque sorte en a-parté, dans I, i6, est rap
portée au style indirect libre. De même encore, les pensées de la
Mouche, dans VII, 8, se mêlent aux détails de la narration, sous
forme de style indirect libre :
Le moine disait son bréviaire :
Il prenait bien son temps I Une femme chantait :
C’était bien de chansons qu’alors il s’agissait ! (V. 20-22.)
Souvent La Fontaine passe comme insensiblement du style
indirect complétif au style indirect libre et de celui-ci au style
direct, par une sorte de gradation qui fait surgir peu à peu le
personnage dans sa réalité vivante :
Celui-ci s’en excusa,
Disant qu’il ferait que sage
De garder le coin du feu, *■
Car il lui fallait si peu,
Si peu, que la moindre chose
De son débris serait cause :
II n’en reviendrait morceau.
— « Pour vous, dit-il, dont la peau, etc. (V, 2, 4, sqq.)
3°- GRAMMAIRE (suite). — a) Subjonctif sans que. Le
subjonctif n’était pas, autrefois, précédé de la conjonction que.
La Fontaine emploie le subjonctif sans que dans des formules
comme : Ne plaise aux dieux ! mais aussi ailleurs : Quiconque
est loup agisse en loup. Il évite ainsi la cacophonie : que quiconque
et sw&gne carac&re sentendexxx. àe sa proposition.
b) Subjonctif-impératif du style indirect. Au style indi
rect, l’ordre qui serait exprimé par l’impératif au style direct
s’exprime sous la forme du subjonctif qui est généralement à
l’imparfait :
Que Castor et Pollux acquittassent le reste I
(Demandez à Castor et à Pollux qu’ils acquittent...)
(Un cerf... fut averti) qu’il cherchât ailleurs un asile.
(Cherchez ailleurs un asile.)
31. CONCLUSION. — Nous résumerons ainsi les idées
maîtresses de cette Introduction.
Sorti d’un milieu de grande bourgeoisie libérale, La Fontaine
a obliqué peu à peu vers la carrière des lettres, où l’attirait un