Page 546 - Les fables de Lafontaine
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544         LES FABLES DE LA FONTAINE

         Noir. Au sens pathétique de fu­  Novice. Nouveau dans un métier,
       nèbre, sombre. noires sœurs, les   inexpérimenté.
       Parques. Le noir séjour, la tombe.   Nu. Sans ornement.
       L'onde noire, le Styx. Un noir souci,
       une terrible inquiétude. Border le   Nul. Comme aucun, s’emploie au
       noir rivage, pousser sur les bords   pluriel. Nuis moyens, nulles journées,
       du Styx.                  aucun moyen, aucune journée.
         Noise. Querelle, dispute. Etre en   Nymphe. Déesse de second ordre,
       noise, se chamailler.     qui préside aux montagnes, aux bois,
                                 aux sources, aux fleuves. . Telle est
         Nom. Renom. Un nom fameux, un
       grand renom.              Circé, déesse des bois.
         Nonobstant. En dépit de.
         Normand. I.es Normands ofit la    O
       réputation de savoir se tirer des plus
       mauvais pas par des réponses astu­  Objet, i. Spectacle; image. 2. Une
       cieuses. Répondre en Normand, ré­  Belle (en style galant). 3. En style
       pondre sans se compromettre. Un   philosophique : le monde extérieur.
        Normand et demi, un Manceau (les
        Manceaux ayant la réputation d’être   Obole. La plus petite monnaie
       encore plus prhdents que leurs voi­  grecque. S’emploie au sens de : si
       sins de Normandie).       peu que ce soit, une valeur infime,
                                 un sou.
         Note. Changer de note, changer de
       chanson, c’est-à-dire, par une méta­  Œuvre. Ce mot est du féminin en
       phore'familière, changer de moyen.   ancien français. Des grammairiens du
        C'est toujours même note, c’est toujours   xvie siècle ont voulu le mettre au
       la même chanson ; on ne change point   masculin à cause de opus. D’où flotte­
       de conversation ni de ton.  ment dans le genre.
         Notre. Voir Nous.         Office. 1. Charge, fonction, sur­
         Nourrir, nourriture, nourrisson,   tout en parlant des charges officielles.
                                 2. Service ; d’où officieux, empressé à
       élever, éducation, enfant qu’on élève.   rendre service.
        I<a nuance d’éducation domine dans le
       sens de ces mots.           Le sort officieux, le hasard em­
                                 pressé à rendre service.
         Nous, Notre, pour Je, me, moi,   On sait qu’un bon nombre d’offices
        mon, est le pluriel de majesté, em­  de finance, de magistrature et d’ad­
        ployé par le roi, les représentants de   ministration s’achetaient autrefois.
        l’autorité et les personnes impor­  Aujourd’hui encore, la vénalité des
       tantes.                   offices existe pour les études de no­
         Nouveau s’emploie comme ad­  taires et d’autres offices ministériels.
        verbe, au sens de nouvellement. Un   S'acquitter de son office, faire son
       œuf frais et nouveau pondu, nouvelle­  métier, son devoir.
        ment pondu.                Faire office de, tenir lieu de, jouer le
                                 rôle de.
         Nouvelle. Point de nouvelles, façon
                                   Dans une maison, l'office oü dé
        de nier familière, équivalant, pour le   pense est le magasin où Von tient les
        sens, à notre : pas question !  provisions en réserve.
         D'hymen, point de nouvelles ! de
        mariage, il n’est pas question.  Officieux. Obligeant, empressé à
         Porter la nouvelle, donner avis   rendre service. De sort officieux, le
        d’une chose.             hasard obligeant.
         Ee mot nouvelle a souvent le sens de   Oiseleur. Celui qui prend les oi­
        racontars, délation. Dire des nou­  seaux pour les dresser, par exemple
        velles, tenir des propos calomnieux./  les autours et les faucons.
         N'avoir nulle nouvelle, ne rien sa­
        voir.                      Oison. Oie, en général.
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