Page 544 - Les fables de Lafontaine
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542        LES FABLES DE LA FONTAINE
        Mise. Somme engagée dans une   Morfondu. Le sens ancien de ce
       affaire commerciale ; mise de fonds.  participe de morfondre est : pénétré
        Misérable. Digne de pitié.  par le froid. D’où, en général, transi,
                                 trempé par la pluie.
        Modeste. Modéré dans ses désirs
       ou sa conduite.            Morphée. Fils de la Nuit et du
                                 Sommeil, dieu des songes, souvent
        Mogol. Le pays du Grand-Mogol,   confondu avec le sommeil. Il tient
       c’est-à-dire l’Inde. Ne pas confondre   à la main des pavots dont il touche
       avec la Mongolie, province de l’Asie   ceux qu’il veut endormir.
       centrale.
                                  Moucheron. 1. Toute espèce de
        Moitié. Sa moitié : sa femme (fami­  bestiole volante plus petite qu’une
       lier).                    mouche. Le moucheron de II, 9 est
                                 un moustique. 2. Mouche en général,
        Monde. Les gens, sens resté usuel
       dans l’expression tout le monde et   III, 8, 23, etc.
       dans le langage populaire.  Mouvement. Au sens moral : im­
        Le monde habité, la société des   pulsion, passion, émotion.
       hommes, par opposition au désert,   Mue. Endroit où l’on enferme la
       qui est la solitude.      volaille pour la faire engraisser avant
        Chercheur de mondes, explorateur,   de la manger.
       aventurier qui va découvrir des
       contrées inexplorées.      Mulet. Le mulet est issu du croise­
        Chercher d’autres mondes, partir vers   ment d’un cheval ou d’un âne avec
       les pays inconnus.        une ânesse ou une jument. C’est une
        Notre monde, la terre, par opposition   excellente bête de somme, très ro­
       aux autres planètes qui, d’après l’as­  buste et au pied très sûr. Autrefois,
       trologie, envoient leurs influences sur   les médecins, les ecclésiastiques, les
       les destinées humaines.   gens de loi, en faisaient leur monture
                                favorite pour circuler en ville. Ces
        Monsieur, Messieurs. Ces mots   mulets de selle étaient fort prisés.
       avaient, au xvne siècle, un sens plus
       honorifique qu’aujourd’hui. Ils dési­  Multitude. Synonyme de peuple,
       gnaient les maîtres d’une maison   par opposition aux chefs. Une multi­
       noble : Monsieur du..., de la... Ils   tude étrangère, un peuple étranger.
       étaient encore assez près, pour le   Muse. Les neuf Muses sont neuf
       sens, de leur doublet : Monseigneur,   divinités, filles de Jupiter et de
       Messeigneurs, Messire, Messires. C’est   Mnémosyne ou Mémoire, qui prési­
       au courant du siècle que l’usage de   daient aux beaux-arts : Calliope, muse
       ces termes s’est vulgarisé. Cependant,   de l’épopée et de l’éloquence; Clio,
       aujourd’hui encore, Monsieur, Ma­  muse de l’histoire; Euterpe, muse de
       dame ont gardé leur sens de : Maître,   la musique; Thalie, muse de la co­
       Maîtresse de la maison, pour les   médie; Melpomène, muse de la tra­
       domestiques.              gédie; Terpsichore, musc de la
        Monsieur se prononçait Monstewftf,   danse ; Erato, muse de l’élégie ; Po­
       d’où la rime avec flatteur dans I, 2, 13.  lymnie, muse du lyrisme; Uranie,
        Monstre. 1. Bête d’une grande   muse de l’astronomie.
       taille; les monstres marins, les gros   Ma muse, ma poésie. Les livrées des
       poissons. 2. Animal inconnu, prodi­  Muses, les vers (qui habillent la
       gieux.                    pensée de l’uniforme de la poésie).
        Monument. Tombeau.        Musette. Instrument de musique
        Moquer. S’emploie transitivement :   à vent, comprenant plusieurs tuyaux
                                 et une outre de cuir qui se gonfle.
       se faire moquer, être moqué.  C’est l’instrument pastoral par excel­
        Moralité. Discours moral; morale.   lence. On l’appelle aussi cornemuse.
       Faire une moralité, faire la morale   Chanter sur sa musette, faire des
       dans un discours.         poésies légères.
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