Page 430 - Les fables de Lafontaine
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426          FABLES. — LIVRE ONZIÈME

                Dit le blond et docte Apollon *.
        — Et moi, reprit Hercule * à la peau de lion,
                Son maître 8 à surmonter les vices,
        A dompter les transports *, monstres empoisonneurs, 40
        Comme hydres * renaissants sans cesse dans les cœurs.
                Ennemi des molles délices,
        Il apprendra de moi les sentiers peu battus
        Qui mènent aux honneurs sur les pas des vertus. »
                Quand ce * vint au dieu de Cythère *,   45
                Il dit qu’il lui montrerait tout.
        L’Amour avait raison. De quoi ne vient à bout
                L’esprit joint au désir de plaire ?
          Exercice complémentaire. -— Faites, d’après ce texte, le por­
        trait du « parfait honnête homme », idéal de l’époque.


           3.  — LE FERMIER, LE CHIEN ET LE RENARD

          Source. — Abstémius.
          Intérêt. — Cette fable est la contre-partie exacte de l'Œil du
        Maître (IV, 21), dont elle illustre l’idée directrice par un exemple
        tout opposé. Avec ses développements oratoires, sa digression
        épique, c’est un bon exemple de fable variée.
        Le loup et le renard sont d’étranges* voisins :
        Je ne bâtirai point autour de leur demeure l.
               Ce dernier guettait à toute heure
        Les poules d’un fermier ; et, quoique des plus fins,
        Il n’avait pu donner d’atteinte * à la volaille.   5
        D’une part l’appétit, de l’autre le danger
        N’étaient pas au compère * un embarras léger.
               « Hé quoi! dit-il, cette canaille *
               Se moque impunément de moi ?
               Je vais, je viens, je me travaille *,   to
        J’imagine cent tours * : le rustre *, en paix chez soi,
          8. (Je serai) son maître...
          1- Entrée en matière familière, 26, b.
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