Page 356 - Les fables de Lafontaine
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352         FABLES. — LIVRE HUITIÈME
        Cette part du récit s’adresse au convoiteux *.
        L’avare aura pour lui le reste de l’exemple :
        Un Loup vit, en passant, ce spectacle piteux *.   35
        « O Fortune *1 dit-il, je te promets un temple!
        Quatre corps étendus! que de biens! Mais, pourtant,
        Il faut les ménager *, ces rencontres * sont rares.
               (Ainsi s’excusent les avares).
        J’en aurai, dit le Loup, pour un mois, pour autant 9 : 40
        Un, deux, trois, quatre corps, ce sont quatre semaines,
               Si je sais compter, toutes pleines.
        Commençons dans deux jours. Et mangeons cependant
        La corde de cet arc ; il faut * que l’on l’ait faite
        De vrai boyau, l’odeur me le témoigne assez. »   45
               En disant ces mots, il se jette
        Sur l’arc qui se détend, et fait, de la sagette *,
        Un nouveau mort : mon Loup a les boyaux percés.

        Je reviens à mon texte * : il faut que l’on jouisse.
        Témoin ces deux gloutons * punis d’un sort commun : 50
               La convoitise perdit l’un,
               L’autre périt par l’avarice.

          Exercice complémentaire. — Précisez, d'après ce texte, les
        différences entre le « convoiteux » et l'avare.
















          9. Pour autant, pas moins. Exclamation de satisfaction.
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