Page 332 - Les fables de Lafontaine
P. 332

326         FABLES. — LIVRE HUITIÈME
         Quand la Belle ajouta : « Voilà tout justement
                 Ce que je sens pour Clidamant. »
         L’autre pensa mourir de dépit et de honte.     60
                Il est force * gens comme lui
         Qui prétendent * n’agir que pour leur propre compte
                Et qui font le marché * d’autrui.

           Exercice complémentaire. — Montrez que cette pièce semble
         avoir été écrite'pour faire la transition entre les Contes et les Fables
         du deuxième recueil.




               14.  — LES OBSÈQUES DE LA LIONNE

           Source. — Abstémius.
           Intérêt. — Fable satirique, contre la cour ; à rapprocher de
         VIÏ, 6, la Cour du Lion, et du chapitre De la Cour, de La Bruyère.
         La satire de La Fontaine est une peinture comique, fort chargée,
         dans la tradition du Roman de Renart et de Rabelais ; mais l’auteur
         contient ses outrances dans les limites d’un goût très sûr.
                La femme du Lion mourut.
                Aussitôt, chacun accourut
                Pour s’acquitter, envers le Prince
         De certains compliments * de consolation
                Qui sont surcroît d’affliction.          5
                Tl fit avertir sa province *
                Que les obsèques se feraient
         Un tel * jour, en tel lieu : ses prévôts * y seraient
                Pour régler la cérémonie
                Et pour placer la compagnie *.          10
                Jugez si chacun s’y trouva.
                Le prince aux cris s’abandonna
           . Et tout son antre en résonna.
                Les lions n’ont point d’autre temple.
                On entendit, à son exemple,             15
   327   328   329   330   331   332   333   334   335   336   337