Page 315 - Les fables de Lafontaine
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LE POUVOIR DES FABLES            3<>9

        Exercice complémentaire. — Décrivez l’attitude du Loup au
       moment où le Renard est amené à la Cour, puis, pendant le discours
      du même Renard.



                4.  — LE POUVOIR DES FABLES

                    A Monsieur de Barillon

        Sources. —- Ésope ; Abstémius ; Gilbert Cousin.
        Intérêt. —* Par un souci de variété, La Fontaine rompt ici avec
      son habitude de mettre un prologue à son livre VIII et il place
      dans le courant du livre ce discours sur le pouvoir des fables qui
      est à ranger dans la série des discours semblables, servant de pro­
      logues aux livres II, III, IV, V, VI, IX. Le dédicataire, Paul de
      Barillon, fut ambassadeur de France en Angleterre de 1677 à
      1688. C’était un ami de Mme de Sévigné. Il est curieux de voir
      La Fontaine retourner la fable ésopique de manière à en tirer une
      justification des fables. On remarquera que La Fontaine consi­
      dère, ici, la fable, comme un conte d’enfant, destiné à amuser les
      grandes personnes.
              La qualité d’ambassadeur
      Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires ?
      Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères * ?
      S’ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
      Seront-ils point1 traités par vous de téméraires?   5
              Vous avez bien d’autres affaires
              A démêler, que les débats
              Du Lapin et de la Belette.
              Lisez-les, ne les lisez pas,
              Mais empêchez qu’on ne nous mette      10
              Toute l’Europe sur les bras 2.
              Que de mille endroits de la terre
              Il nous vienne des ennemis,

        1. Négation, 29, k. — 2. Le Parlement anglais poussait Charles II
      à entrer dans la coalition contre la France.
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