Page 313 - Les fables de Lafontaine
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LE LION, LE LOUP ET LE RENARD 3°7
L’argent, et sa joie à la fois.
Plus de chant. Il perdit la voix
Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines 4. 40
Le sommeil quitta son logis,
Il eut pour hôtes les soucis,
Les soupçons, les alarmes vaines.
Tout le jour, il avait l’œil au guet. Et la nuit,
Si quelque chat faisait du bruit, 45
Le chat prenait l’argent. A la fin, le pauvre homme
S’en courut * chez celui qu’il ne réveillait plus 4.
— « Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,
Et reprenez vos cent écus 5. »
Exercice complémentaire. — Supposez qu'un client apporte
une paire de souliers au Savetier avant l'entrevue avec le Financier
et vient la chercher après cette entrevue. Dites comment il trouve,
chaque fois, le Savetier.
3. — LE LION, LE LOUP ET LE RENARD
Sources. — Ésope ; Faërne ; Gilbert Cousin ; Haudent ; Mes-
lier. Parue en 1671.
Intérêt. —- Fable didactique, dans le genre de la fable ornée,
avec des traits pittoresques et dramatiques. Le Renard y figure
le parfait courtisan, comme dans VII, 6, la Cour du Lion, qui est
à rapprocher. Quant au Loup, il joue le même personnage du
maladroit, victime de ses propres trames, qu’on lui voit jouer dans
III, 3, le Loup devenu Berger ; dans IV, 15 et 16, leLoup, laChèvre
et le Chevreau ; le Loup, la Mère et l’Enfant, et, enfin, dans V, 8 :
le Cheval et le Loup.
Un Lion décrépit, goutteux, n’en pouvant plus,
Voulait que l’on trouvât remède à la vieillesse.
Alléguer l’impossible aux rois, c’est un abus *.
Celui-ci, parmi * chaque espèce,
4. Périphrase, 24, d. — 5. Conclusion brusquée, 26, g.