Page 232 - Les fables de Lafontaine
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228        FABLES. — LIVRE CINQUIÈME
                 Mais la pauvrette avait compté
                 Sans l’Autour * aux serres cruelles.
           Exercice complémentaire. — Supposez qu’un chasseur raconte
          à ses amis comment il a pris le Lièvre et la Perdrix.




                    18.  — L’AIGLE ET LE HIBOU

           Sources. — Abstémius ; Verdizotti.
           Intérêt. — Bel exemple de fable comédie, aux personnages
          bien opposés et aux épisodes admirablement enchaînés et mis
          en scène.
          L’Aigle et le Chat-huant * leurs querelles cessèrent,
                 Et firent tant qu’ils s’embrassèrent.
          L’un jura foi * de roi, l’autre foi de hibou
          Qu’ils ne se goberaient * leurs petits peu ni prou •.
          — « Connaissez-vous les miens ? dit l’oiseau de Minerve * ? 5
          —  Non, dit l’Aigle. — Tant pis, reprit le triste oiseau.
                 Je crains, en ce cas, pour leur peau.
          Comme vous êtes roi, vous ne considérez
          Qui* ni quoi. Rois et dieux mettent *, quoi qu’on leur
                                                   [die •, io
                 Tout en même catégorie.
          Adieu mes nourrissons * si vous les rencontrez!
          —  Peignez-les-moi, dit l’Aigle, ou bien me les montrez1.
                 Je n’y toucherai de ma vie. »
          Le Hibou repartit : « Mes petits sont mignons,   15
          Beaux, bien faits et jolis sur * tous leurs compagnons.
          Vous les reconnaîtrez sans peine à cette marque.
          N’allez pas l’oublier! retenez-la si bien
                 Que, chez moi, la maudite Parque *
                 N’entre point par votre moyen. »        20

            1. Complément du second impératif, 29, e.
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