Page 228 - Les fables de Lafontaine
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224 FABLES. — LIVRE CINQUIÈME
Qui, du soir au matin, sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches2 ?
Exercice complémentaire. — Citez des exemples de gens qui
« tuent la poule aux œufs d'or ».
14. — L’ANE PORTANT DES RELIQUES
Sources. — Ésope ; Gabrias ; Faërne.
Intérêt. — Fable dans le genre ésopique, comme la précé
dente : récit succinct, morale bien dégagée, qui, d’ailleurs, ne
répond pas exactement au récit ; Ésope conclut avec plus d’à-
propos : « Ce récit montre que ceux qui tirent vanité d’avantages
étrangers font rire ceux qui s’y connaissent. »
Un Baudet, chargé de reliques,
S’imagina qu’on l’adorait.
Dans ce penser *, il se carrait *,
Recevant comme siens l’encens et les cantiques.
■ Quelqu’un * vit l’erreur et lui dit : 5
— « Maître * Baudet *, ôtez-vous de l’esprit
Une vanité si folle.
Ce n’est pas vous, c’est l’idole1
A qui cet honneur se rend
Et que * la gloire en est due. » io
D’un magistrat ignorant
C’est la robe * qu’on salue.
Exercice complémentaire. •— Monologue du Baudet porteur
de reliques passant au milieu des cérémonies.
2. Allusions aux, Chambres de Justice, instituées par Colbert pour
« faire rendre gorge aux partisans » trop vite enrichis.
1. L'idole, ici, La Fontaine semble oublier ses propres données pour
en revenir à Ésope qui place sur le dos de son âne une statue de dieu.