Page 166 - Les fables de Lafontaine
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IÔ2         FABLES. — LIVRE TROISIÈME

                      Elle demanda son salaire.
                      — « Votre salaire ? dit le Loup.
                      Vous riez, ma bonne commère * !
                      Quoi! ce n’est pas encor * beaucoup
               D’avoir de mon gosier retiré votre cou?        15
                      Allez! vous êtes une ingrate!
                      Ne tombez jamais sous ma patte. »

                 Exercice complémentaire. — Récrivez cette fable en détaillant
               les péripéties, et en dégageant la morale.





                     10.  — LE LION ABATTU PAR L’HOMME


                 Sources. — Ésope ; Aphthonius ; Gabrias ; Avianus ; Corrozet ;
               Haudent.
                 Intérêt. — Cette fable est une épigramme écrite pour la pointe
               contenue dans les deux derniers vers.

                      On exposait une peinture *
                      Où l’artisan * avait tracé *
                      Un lion d’immense stature *
                      Par un seul homme terrassé.
                      Les regardants * en tiraient * gloire.   5
               Un Lion, en passant, rabattit leur caquet :
                      — « Je vois bien, dit-il, qu’en effet *
                      On vous donne ici la victoire ;
                      Mais l’ouvrier * vous a déçus *.
                      Il avait liberté de feindre *.          10
               Avec plus de raison nous aurions le dessus,
                      Si mes confrères savaient peindre. »

                 Exercice complémentaire. — Dégagez l’idée morale conte­
               nue dans cette épigramme.
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