Page 162 - Les fables de Lafontaine
P. 162

158         FABLES. — LIVRE TROISIÈME
         Pour secourir les siens dedans * l’occasion :
                 L’oiseau royal 7, en cas de mine *,
                 La Laie, en cas d’irruption 8.
         La faim détruisit * tout, il ne resta personne 9   '   35
         De la gent * marcassine et de la gent aiglonne
                 Qui n’allât de vie à trépas.
                 Grand renfort • pour messieurs les chats !

         Que ne sait point ourdir * une langue traîtresse
                 Par sa pernicieuse adresse • ?         40
                   Des malheurs qui sont sortis
                   De la boîte de Pandore *,
         Celui qu’à meilleur droit tout l’univers abhorre,
                   C’est la fourbe,*, à mon avis.
           Exercice complémentaire. — Développez à votre façon la morale
         de cette fable.




                  7.  — L’IVROGNE ET SA FEMME
           Sources. — Ésope ; Haudent ; Meslier.
           Intérêt. — Malgré la morale mise gravement en tête, cette
         fable n’est pas autre chose qu’un conte pour rire (cf. v. 3), fait
         sur un mot comique, que La Fontaine se complaît à mettre en
         forme, à grand renfort de traits pittoresques.
         Chacun a son défaut où * toujours il revient ;
                 Honte ni peur1 n’y remédie2.
             Sur ce propos, d’un conte il me souvient.
                 Je ne dis rien que je n’appuie •
             De quelque exemple.                         5
                               Un suppôt * de Bacchus *
         Altérait sa santé, son esprit et sa bourse.
           7. L’Aigle, périphrase, 24, d. — 8. Irruption de l’Aigle contre ses
         petits. — 9. Pléonasme, 24, f.
           1. Article, 29, c. — 2. Accord, 29, a.
   157   158   159   160   161   162   163   164   165   166   167