Page 165 - Les fables de Lafontaine
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LE LOUP ET LA CIGOGNE 161
Elle la prend au mot, se glisse en la cabane :
Point' de coup de balai qui l’oblige à changer.
La Goutte, d’autre part, va tout droit se loger
Chez un prélat qu’elle condamne
A jamais du lit ne bouger. 40
Cataplasmes, Dieu * sait! Les gens n’ont point de honte
De faire aller le mal toujours de pis en pis 4.
L’une et l’autre trouva 5 de la sorte son compte
Et fit * très sagement de changer de logis.
Exercice complémentaire. — Condensez ce récit sous la forme
d'une épigramme qui dégage vivement l’idée directrice.
9. — LE LOUP ET LA CIGOGNE
Sources. —■ Ésope ; Phèdre ; Aphthonius ; Gabrias ; Anonyme ;
Faëme ; Corrozet ; Haudent ; Meslier.
Intérêt. — Fable didactique, traitée avec un souci de conci
sion qui en fait une sorte miniature dramatique. La morale est
sous-entendue et c’est qu’il n’y a pas de reconnaissance à attendre
des méchants. Toute la lumière est concentrée sur le personnage
du méchant, le Loup.
Les loups mangent gloutonnement *.
Un Loup donc, étant de frairie *,
Se pressa, dit-on, tellement
Qu’il en pensa * perdre la vie.
Un os lui demeura bien avant au * gosier. 5
De * bonheur pour ce Loup qui ne pouvait crier,
Près de là passe une Cigogne.
Il lui fait signe, elle accourt.
Voilà l’opératrice * aussitôt en besogne.
Elle retira l’os ; puis, pour un si bon tour *, 10
4. Les gens, ici, ce sont les médecins, qui cultivent le mal au lieu de
soigner le malade. — 5. Accord, 29, a.