Page 66 - Le jardin potager biologique
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64            LE JARDIN POTAGER BIOLOGIQUE
            de nourrir les microorganismes ; la décomposition est simple­
            ment un peu retardée.
              Après quelques semaines, il y a intérêt à renouveler la cou­
            verture végétale si on ne veut pas risquer une croissance parti­
            culièrement vigoureuse des mauvaises herbes dans la couche
            d’humus formée par la décomposition de la couverture de
            mulch. En général ce second apport suffira à assurer la cou­
            verture du sol jusqu’à ce que les plantes puissent l’assurer elles-
            mêmes.
              c)  La couverture par le compost.
              Le compost peut être apporté en couverture durant toutes
            les périodes de l’année. L’apport de compost est particulière­
            ment intéressant sur les semis de printemps, quand on ne
            dispose pas encore d’herbe fraîche, et en automne pour
            1’ « hivernage » du jardin.
              d)  La couverture par de la paille ou du foin.
              Le paillage proprement dit — avec de la paille — ne se
            justifie que dans quelques cas particuliers : pour isoler du sol
            des légumes risquant de pourrir (tomates, courges, potirons,
            concombres) ou pour protéger temporairement certains semis
            à levée capricieuse ou craignant particulièrement la sécheresse
            (scorsonères, mâche), encore que cette protection puisse être
            assurée par d’autres moyens (voir chapitre 10). La paille se
            décompose très lentement ; c’est un avantage pour protéger
            les fruits de la pourriture, mais c’est un inconvénient dans
            les autres cas.
              Le foin est très utilisé dans certains pays, notamment aux
            Etats-Unis, pour le mulching. Il a l’avantage de se décomposer
            plus rapidement que la paille et d’avoir une valeur fertili­
            sante beaucoup plus grande. Le foin est plus cher que la
            paille mais on trouve souvent, à la campagne, du foin plus ou
            moins mouillé dont les agriculteurs se débarrassent à bas prix
            et que parfois ils ne ramassent même pas.
              Notons que le « paillis » dont on parle dans les anciens
            traités de jardinage — et même dans certains traités récents —
            n’est pas, comme on le croit souvent, un apport de paille sur le
            sol. H. Alliot en donne la définition suivante : « Le paillis est
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