Page 60 - Le jardin potager biologique
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5»            LE JARDIN POTAGER BIOLOGIQUE

           (apport en couverture ou dans le sol) et sur toutes les cultures.
           On le réservera, dans la pratique, aux plantes ne supportant
           pas les matières organiques fraîches ou semi-décomposées (bette­
          raves, céleris, carottes, oignons, ail, etc.) et à la couverture
           des semis.
            — un compost partiellement décomposé ne doit être utilisé
           qu’en couverture sur le sol, et seulement sur des plantes suppor­
           tant bien ce type de compost (pommes de terre, tomates,
           concombre, courge). Même dans ces conditions, on fera atten­
          tion de ne pas forcer les doses ; on ne fera pas d’arrosages
          abondants dans les jours qui suivent l’apport du compost,
          car l’eau risquerait d’entraîner les éléments non décomposés
          du compost au niveau des racines.
            Ce type de compost peut également être apporté sur le sol,
          à l’automne, en couverture, après les récoltes. Pour les apports
          en couverture sur le sol nu ou sur engrais verts, un compost
          peu décomposé est préférable à un compost mûr, le sol béné­
          ficiant directement de l’activité microbienne.

            2.  Le compostage en surface.
            Il consiste à laisser les matières organiques se décomposer
          à la surface de sol, en couche mince, et non plus en tas. Il
          constitue, à notre sens, la base de la fertilisation biologique,
          le compostage en tas n’étant que son complément.
            On reconstitue en fait le processus naturel qui se réalise
          dans les forêts, les feuilles des arbres se compostant sur le
          sol et formant cet humus si caractéristique de la forêt. Dans
          les prairies, les déjections animales, l’herbe fauchée et non
          récoltée, les apports de fumier et de purin se compostent natu­
          rellement à même le sol. Les expériences de Rusch (1) ont
          montré que le sol profitait au maximum de la vie microbienne
          des matières organiques en décomposition lorsque cette décom­
          position se faisait à même le sol. L’efficacité du compostage en
          surface est particulièrement spectaculaire dans les sols sableux,
          qui sont améliorés très rapidement.

            (i) Lire l’ouvrage fondamental de H.P. Rusch, La Fécondité du sol,
          Ed. Le Courrier du Livre.
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