Page 92 - Vincent_Delavouet
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                                   Chapitre XXIX

                              Butte-Montana,;— Elévateurs
                                     Z
                                                        Février 1906.
                   Me voici donc de retour à-Butte-Montana; où j’avais -passé
                 quelques années auparavant et où je m’étais bien promis
                 de revenir. Non pas que le< pays soit Comparable à la Cali­
                 fornie, mais en raison de l’abondance det l’argent et de la
                 facilité des affaires.
                   Jé choisis donc, dans le centre de la ville, un magasin
                 bien situé et‘m’y’ installai avee un stock’important de cou­
                 tellerie et tous objets s’y rattachant. Il faut croire que je
                 m’y trouvai bien et fus content de mon chiffre d’affaires,
                 puisque j’y demeurai jusque dans le courant de l’année 1909.
                   J’eus la chance de ne pas avoir de concurrent dans mon
                 quartier et, en outre, de' trouver, pour me seconder, un
                 Américain d’une grande honnêteté et* dont je ni eus qu’à
                 me louer par la suite.
                   Il était d’usage, dans ce pays, d’avoir les magasins ouverts
                 nuit et jour, car toutes les mines de enivre du pays n’inter­
                 rompent jamais leur travail, ce qui fait que les équipes d’ou­
                 vriers, faisant huit heures sur vingt-quatre; se succèdent
                 sans interruption et que les -rues de la ville sont aussi ani­
                 mées là nuit que le jour.
                   Dans ces nombreuses mines de cuivre, qui font la richesse
                 du pays, se trouve occupée presque toute la population
                 homme de Butte-Montana.
                   Sur quarante mille habitants, plus de-douze mille mineurs
                 travaillent dans lés puits; dans les fonderies, cinq ou six
                 mille ouvriers.
                   Etant tous syndiqués, tous ces travailleurs obtiennent
                 un salaire de quatre à cinq dollars par journée de-huit heures
                 et, comme la majorité est célibataire, ils dépensent leur paye
                 un peu au jour le jour.
                   C’est ainsi qu’ils divisent leur temps : huit heures de tra­
                 vail, huit heures de repos et huit heures pour dépenser leur
                 argent.
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