Page 95 - Vincent_Delavouet
P. 95
— 85 A
«ses blés, qui sont Fort William et Port-Arthur, où existent
à quai des lacs, d’immenses élévateurs qui reçoivent ces
blés. Pour donner une idée de l’importance de ces élévateurs,
trois trains de 50 à 60 wagons chacun peuvent déverser
en même temps dans des récipients ad hoc tout leur charge
ment. Pris, ce grain est remonté à l’aide de courroies sans
fin, munies de godets, à la hauteur ou à la distance que
l’on désire, de manière à charger un navire qui peut aborder
à quai, et qui, en été,des glaces fondues, se rend ainsi dans
toutes les directions, mais en Europe principalement.
Certains de ces élévateurs peuvent renfermer jusqu’à
un million et même deux millions de ces sacs de blé de
soixante livres. Inutile de dire que tout fonctionne à l’élec
tricité ou par l’air comprimé. Ces élévateurs modèles appar
tiennent à de puissantes Compagnies, et servent de centre
d’approvisionnement pour le monde entier.
Depuis il s’est construit, à Montréal même, de ces éléva
teurs encore plus importants, avec une machinerie et ins
tallation du dernier modèle. C’est d’ailleurs à Montréal que
les gros navires peuvent être chargés pendant l’été, car plus
loin le tirant d’eau est trop faible pour les recevoir.
Chapitre XXX
Antoine Cécillon
C’est à cette époque (été de 1909) que je résolus, avant
de faire mon voyage en France, de rechercher et retrouver
surtout les circonstances qui avaient précédé la mort de
mon excellent ami Antoine Cécillon.
A cet effet, je me rendis dans l’état d’Ontario, près des
bois de Raportage, où je retrouvai aisément des témoins
suisses et canadiens, qui purent me donner tous les rensei
gnements dont j’avais besoin, ainsi que les autorités qui
avaient recueilli sa succession.