Page 97 - Vincent_Delavouet
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de Cobalt, mines les plus importantes du monde entier,
sans me douter que Cobalt devait être mon futur quartier
De là, je me rendis à Montréal et pris le bateau pour
revenir en France, d'où j’étais parti seize ans avant, débar
quai au Havre et, sans m’attarder en route, me dirigeai, par
Lyon, directement à Beynost (Ain), pour aller rendre visite
aux parents de ce pauvre ami Cécillon, à qui je voulais
raconter toutes les circonstances que je connaissais moi-
même. Arrivé dans cette commune, j’appris que les père
et mère de mon ami étaient morts. Je me rendis à la
mairie, où je rencontrai Je secrétaire de la mairie, et c’est de
lui que j’appris comment François, revenu au pays, avait
raconté la mort de son frère. Il avait prétendu qu’Antoine
avait été assassiné dans un train et dépouillé de son argent
par des bandits !
Je ne crus pas démentir ces faits que je savais faux. Je
ne dis rien au secrétaire de la Mairie ; j’évitai même de me
rencontrer avec ce François, qui tenait alors un kiosque de
journaux. Mon heure n’était pas venue !
Mais actuellement ces Mémoires rétabliront la Vérité
exacte.
J’affirme, de la façon la plus formelle, que la narration
ci-dessus est l’expression exacte de la vérité, que François
Cécillon a touché intégralement la succession de son frère
sans avoir la pudeur de rembourser au clergé et à la Muni
cipalité de Raportage un sou des frais occasionnés par la
mort de son frère Antoine. Et j’espère que cela sera connu !