Page 101 - Vincent_Delavouet
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QUATRIEME PARTIE







                           Chapitre XXXI

                          Voyage en France

                                                  Fin 1909.
           Après avoir «quitté le pays de mon défunt ami, je me
         dirigeai sur Thonon, d’où une voiture faisant le courrier
         me transporta à Lullin, d^ns mon pays, où tout le monde
         me croyait mort.
           C’est ainsi que, venant à jeter les yeux sur les étiquettes
         de mes bagages, le conducteur, en y lisant mon nom, me
         regarda avec des yeux effarés, comme un revenant. Il me
         fallut lui donner quelques explications.
           Je ne crois pas avoir dit que, dans mon esprit, ce retour à
         mon pays natal devait être définitif. J’avais quitté l’Amé­
         rique sans espoir de retour et, si les choses eussent marché
         à ma fantaisie, je pensais fonder une famille à Lullin et y
         demeurer jusqu’à la fin de mes jours.
           J’avais été avisé du décès de mon père quelques années
         auparavant et, à part la correspondance échangée avec lui
         dans les premières années de mon séjour en Amérique, où
         je lui envoyais régulièrement des fonds, je n’avais plus
         aucune nouvelle du pays, depuis sa mort, c’est-à-dire depuis
         près de onze années.
           Les jeunes avaient grandi, les vieux étaient morts et
         ceux qui m’avaient connu et qui existaient enccre se rappe­
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