Page 51 - Vincent_Delavouet
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etc., etc., et son but surtout est de lutter contre leur pen
chant à la paresse. Comme ce sont presque tous des pêcheurs
de saumon le long de la côte, il est obligé d’employer le stra
tagème, d’attirer par exemple la bénédiction de Dieu sur ceux
qui auront fait la meilleure pêche. Ceci pour donner un
léger aperçu des mœurs de l’endroit.
Poi r en revenir à mon séjour parmi ces braves gens, il
ne faut pas que j’oublie que le Père Jacques s’était mis en
tête de me marier afin de me retenir dans le pays.
Dans ce but, il voulut absolument me faire faire connais
sance avec des Irlandais, tenant une ferme importante des
environs. Là, se trouvaient deux jeunes filles en âge d’être
mariées, orphelines et possédant une soixantaine de mille
francs chacune.
Cette situation aurait pu séduire tout autre, mais il faut
croire que je n’étais pas encore mûr pour le mariage ; j’avais
des idées très arrêtées à ce sujet, je ne voulais pas devoir
ma position à la dot d’une femme, mais étais résolu à ne me
marier que lorsque moi-même aurais une situation de for
tune suffisante pour prendre charge d’âme.
Donc, je repoussai cette offre tentante avec tous les ména
gements possibles et quittai la Mission, enchanté de l’accueil
reçu, mais bien résolu à reprendre mon bâton de pèlerin.
Chapitre XVI
Une maison volatilisée !
Me voici donc reparti dans la direction du sud. J’arrivai
ainsi sans encombre à Askroff, laissant Vancouver à l’ouest,
me dirigeant sur l’est, dans l’intérieur des terres et m’ar
rêtai à Rosland, centre de gisements de cuivre très impor
tants, qui venaient de se découvrir depuis peu. Malgré mon
peu. de succès précédent, j’étais presque décidé à me mettre,
moi aussi, à prospecter le cuivre, après avoir perdu ma mine
d’or ; mais cette fois je me munis de renseignements les plus