Page 114 - Vincent_Delavouet
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téléphone et chauffage central. La principale pièce est le
salon, avec son piano; c’est toujours la pièce la mieux éclai
rée, celle qui reçoit les visiteurs. Puis une salle à manger,
deux chambres à coucher, la cuisine et une salle de bains. Un
cabinet spécial est aménagé pour faire la « chaufferie », c’est-
à-dire pour le calorifère qui, alimenté matin et soir de char
bon, donne dans tout l’appartement une douce chaleur
uniforme. La cuisine se fait habituellement au gaz.
Dans toutes les maisons un peu hautes, il existe un ou
plusieurs ascenseurs. Quant au téléphone, il rend des ser
vices indispensables ; il évite de se déranger et conduit
les fournisseurs chez soi pour s’approvisionner de tout ce
qui est nécessaire au ménage.
Il existe des doubles portes et doubles fenêtres entre
lesquelles l’air forme une couche isolant des froids intenses
du dehors.
L’usage est de payer son loyer mensuellement. Le prix
varie de quinze à dix-huit dollars’par mois, selon l’impor
tance du local occupé.
Quant aux hôtels, ils sont en général confortables et bien
meilleur marché qu’en France. Une immense économie pour
le voyageur est dans ce fait que le pourboire est totalement
inconnu. Nulle part, un employé ou salarié n’accepterait ce
qu’il considère comme une aumône. Dans chaque hôtel
il existe deux classes ou deux prix : un dollar ou deux dollars
par jour, tout compris. C’est un prix admis, connu.
Le voyageur fatigué entre dans un hôtel quelconque.
Personne ne l’importune à son arrivée. Qu’il soit client ou
non, il trouve une vaste salle de repos, un « Waiting room »
où des journaux et revues en quantité peuvent être consultés ;
de bons fauteuils accueillants existent autour d’une grande
table. Là, il est loisible de faire sa correspondance, de fumer,
de faire connaissance avec d’autres voyageurs ; le tout sans
être importuné de garçons poussant à la consommation,
comme en France ; si l’on désire consommer, il y a une salle
spéciale avec comptoir, devant lequel on boit debout. Les
dames ne sont pas admises dans ces salons ; elles ont un
parloir spécial pour elles et pour les enfants.
Moyennant donc un dollar ou deux, le voyageur peut