Page 112 - Vincent_Delavouet
P. 112

— 100 —
                     des champs entiers sont couverts de ces tubercules, comme
                     nos champs de pommes de terre.
                      Je profitai de mon séjour en Floride pour visiter Jackson-
                     ville, avec ses 6.000 à 7.000 habitants, la moitié nègres, puis
                     je descendis par Miami par le chemin de fer jusqu’aux îles
                     de Key-West, reliées à la terre ferme par une jetée de huit à
                    dix kilomètres.
                      Ces endroits sont merveilleux l’hiver et servent de séjour
                    pendant la mauvaise saison aux riches Américains ou Cana­
                     diens. Les îles de Bahama, à l’est de Miami, peuvent se com­
                    parer au Paradis Terrestre !
                      De là, je revins donc rapidement à Cobalt, où je retrouvai
                     la neige et la glace.





                                      Chapitre XXXV
                                     Mœurs et coutumes


                      Je profiterai de ces quatre jours de voyage en chemin
                     de fer pour faire une rapide description des chemins de fer,
                     soit aux Etats-Unis, soit au Canada.
                      Au Canada, il n’y a que trois lignes principales qui relient
                    l’océan Atlantique à l’océan Pacifique; de Halifax à Van­
                     couver l’on met huit jours pour faire ce trajet, sans changer
                    de wagon. Il existe des premières et deuxièmes classes ; en
                    outre, les wagons Pulman,qui correspondent à nos wagons-
                    lits. Comme confortable, rien n’y manque.
                      Les secondes classes même, qui sont réservées aux émi­
                    grants, offrent des avantages de commodités inconnues en
                    France. Elles comprennent des cuisines roulantes dispo­
                    sées de telle sorte que ces émigrants peuvent faire cuire
                    leurs aliments, sans être obligés d’aller au restaurant.
                      La température de ces wagons est toujours entretenue
                    à un degré tempéré et, pour éviter les grands froids hiver­
                    naux, les glaces et fenêtres sont doublées et même triplées.
                    On circule d’un bout à l’autre du train par un couloir cen­
   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117