Page 108 - Vincent_Delavouet
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juger sévèrement les propriétaires qui, pour s’enrichir, ne
craignent pas à exposer à la mort des vies humaines. Ceux qui
sont pris sont, comme chez nous, passibles des travaux
forcés.
Bref, en ce qui nous concerne, étant assurés, après avoir
bien bataillé avec la Compagnie d’assurances, qui ne voulait
me payer que le minimum, si je n’eus pas la forte somme
comme indemnité, j’eus la chance de vendre mes marchan
dises avariées aussi cher que neuves, car cet incendie
m’avait fait de la réclame et chacun se figurait avoir de la
coutellerie abîmée par la fumée ou par l’eau bien meilleur
marché.
Ce que je ne vendis pas sur place, je le réunis en boîtes
et m’en débarrassai facilement en allant faire des tournées
aux environs de Cobalt.
C’est à cette époque qu’étant à Cobalt je trouvai un Polo
nais, voulant quitter le pays, qui me vendit sa maison toute
meublée. Nous quittâmes donc Montréal pour venir habiter
à Cobalt, ma femme et moi.
Mais nous n’y restâmes guère que quatre mois, ayant
trouvé à me défaire d’une façon avantageuse de cette maison
meublée.
Vers le 20 juin, nous allâmes, à l’occasion des fêtes de la
Saint-Jean-Baptiste, à Québec, chez les parents de ma
femme, où nous passâmes quelques semaines, puis à Toronto
(Ontario), où ma femme voulait se trouver pour ses couches.
C’est donc le 4 décembre de cette même année 1910, que
j’eus un héritier. Nous avions encore acheté une maison
toute meublée, mais cette fois assez importante pour louer
mensuellement des chambres meublées.
C’est ainsi que nous vécûmes jusqu’au printemps de 1911,
époque où je revendis la maison, mais conservai presque
tous les meubles que je dirigeai sur Cobalt, où j’avais pré
cédemment loué une maison.
Je fis venir à nouveau une provision de bijouterie et
coutellerie et me remis à mon ancien métier de colporteur
autour de ces mines d’argent.
Je me souviens encore d’une autre aventure qui m’advint