Page 136 - Apiculture Moderne
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132                    LE MIEL.

             suite jusqu’à 13 livres. Au delà le miel reste dans le liquide sans
             se transformer.
               En Belgique on fabrique actuellement l’hydromel en grand ; es­
             pérons qu’une industrie semblable ne tardera pas à se fonder en
             France. Les producteurs de miel y trouveront un sérieux débouché,
             et l’hygiène publique en retirerait les plus salutaires effets.
               Le chrysomel, ou liqueur dorée au miel, s’obtient, suivant M. Thi­
             baut, en prenant 4 kilogrammes de miel qu’on met dans une cas­
             serole avec 4 litres d’eau. On fait cuire jusqu’à réduction de un
             tiers en écumant souvent. On ajoute après refroidissement 3 litres
             d’alcool dans lesquels on a fait macérer pendant huit jours trois
             bâtons de bonne vanille coupés en petits morceaux. Verser dans
             une bonbonne bien bouchée, filtrer après huit jours et mettre en
             bouteilles. On obtient ainsi 7 litres d’une liqueur délicieuse.
               Pour faire de la limonade gazeuse au miel, mélanger : 1 kilo­
              gramme de miel, 10 litres d’eau bouillante, un peu de levure de
              bière. Après deux jours de fermentation, mettre en bouteilles,
              bien boucher et ficeler. On peut aromatiser préalablement avec
              du citron.
                Pour préparer Voxymel, prendre deux parties de miel, une de
              vinaigre de vin, et faire évaporer jusqu’à consistance sirupeuse;
              ou bien faire bouillir miel un quart d’heure et ajouter vinaigre de
              miel. L’oxymel s’emploie comme un sirop, mélangé avec de l’eau.
               Le vin au miel ou œnomel se prépare de la manière suivante :
              prendre 150 kilogrammes de raisin, 30 de miel, 50 litres d’eau
              chaude; faire fondre le miel dans l’eau chaude et verser sur le
              raisin écrasé ; on décante, et la fermentation commence le lende­
              main. Au résidu provenant de cette opération on peut ajouter
              10 kilogrammes de miel et 150 litres d’eau : on obtient ainsi une
              boisson excellente. — On prépare aussi un bon œnomel en rem­
              plaçant simplement le sucre par du miel dans les vins de seconde
              cuvée.
                La méthode de M. Godon donne pour la fabrication de l’œnomel
              de très bons résultats. Dans une pièce saine et chaude, installer
              un fût de 550 litres défoncé par un bout. Y verser 50 kilogrammes
              de raisin frais et bien l’écraser. Faire fondre du miel dans l’eau
              chaude à raison de 400 grammes par litre si l’on veut obtenir un
              liquide titrant après fermentation 16° à 17“ d’alcool, ou de 230 à
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