Page 138 - Apiculture Moderne
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434 LE MIEL.
en plongeant dans le liquide un sachet contenant des grains de
genièvre, de la sauge, de la cannelle, etc.
On obtient par des procédés analogues un vin de Champagne
au miel, du cidre au miel et de la Hère au miel.
Pour préparer le vinaigre au miel, prendre 6 litres d’eau, 1 kilo
gramme de miel, une croûte de pain qu’on peut faire griller et
une cuillerée du levain ; maintenir au chaud pour que la fermen
tation soit rapide. Soutirer quand le liquide est clair et mettre en
bouteilles. (Dennler.)
Les eaux miellées peuvent après leur complète fermentation
donner par la distillation un alcool de première qualité. Si l’on admet
qu’il faut 1 kilogr. 800 de sucre pour donner 1 degré d’alcool par
hectolitre d’eau, et que le miel contient 80 pour 100 de sucre
fermentescible, il faudra environ 2 kilogr. 500 de miel pour ob
tenir ce même degré d’alcool, ou 225 grammes par litre.
Lorsqu’on soumet à la distillation des eaux miellées après les
avoir aromatisées en y faisant macérer, comme il est dit plus haut,
des fruits à noyau, des baies de genévrier, des marcs de raisin ou
de pomme, on en tire d’excellentes eaux-de-vie.
L’addition de noyaux à l’eau miellée donnera un kirsch de pre
mière qualité. Cette addition est très importante; elle enlève com
plètement aux eaux-de-vie ainsi fabriquées le goût de cire qu’elles
ont presque toujours.
Les eaux miellées provenant de toutes les opérations pratiquées
pour la préparation du miel ou de la cire devront donc être réu
nies et conservées : il sera facile, par les procédés que nous venons
d’indiquer, de les transformer soit en boisson, soit en alcool. Le
glucomètre Guyot indiquera le titre en alcool qu’elles fourniront
après fermentation; il faut y ajouter du miel jusqu’à ce qu’elles
marquent 17°, et les utiliser le plus tôt possible, sans quoi elles
deviendraient acides.
Le degré des eaux miellées pourra encore être évalué avec le
liquomètre que nous représentons (fig. 145) : il suffit d’aspirer le
liquide par le tube a, de le laisser redescendre et de lire sur la
tige graduée l’endroit où il s’est arrêté.
M. Bourgeois emploie des sirops à 8° ou 10° Baume, qu’il fait
fermenter avec la levure de bière jusqu’à ce que le degré du liquide
s’abaisse au zéro de l’aréomètre. Cette fermentation se fait à la