Page 143 - Apiculture Moderne
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LA CIRE.                     139

         terre ou en métal. On les enduit légèrement de savon au moment
         de couler.
           Le purificateur solaire (fig. 146) est très employé dans les
         exploitations apicoles de quelque importance. C’est une sorte de
          caisse en forme de pupitre, dont le couvercle incliné est garni
         d’une vitre qui condense la chaleur du soleil. A l’intérieur se
         trouve un double fond ou sorte de cuvette n’ayant que trois bords
         relevés. Il est soulevé sur des tasseaux et légèrement incliné en
         avant. La cire en fondant coule dans la caisse et est reçue dans
         une auge disposée à cet effet ; les impuretés restent sur le double
         fond en fer-blanc. Nous ferons pourtant remarquer que les rayons
         trop vieux y fondent difficilement.


                     3.  Falsifications de la cire.

           La cire est souvent falsifiée. Pour en augmenter le poids ou pour
         en modifier la couleur, on y introduit frauduleusement des ocres,
         des résines, des graisses, du soufre, etc. On peut approximati­
         vement se rendre compte de ces falsifications. La cire pure se
         dissolvant complètement dans la benzine et dans l’essence de
         térébenthine sans laisser aucun dépôt, il suffit de mettre dans un
         verre un fragment de la cire suspectée avec l’un de ces deux li­
         quides : s’il y a un résidu, soit solide, soit floconneux, c’est que
         la cire est impure. De Layens conseillait avec raison de faire un
         essai comparatif avec de la cire d'une pureté certaine. Il est alors
         facile de voir si la dissolution se fait d’une manière semblable.
           On fabrique même de toutes pièces, par des mélanges de
         résines et de corps gras, des produits qui lui ressemblent beau­
         coup et que l’on vend soit tels quels, soit mélangés à un peu de
         cire vraie pour leur en donner l’odeur. Il existe d’ailleurs dans la
         nature une matière minérale, X'ozohérite, que l’on emploie en
         pharmacie sous le nom de cérésine. On assure que quand elle
         est pure les abeilles l’acceptent pour construire leurs rayons, et
         qu’on peut la mélanger à la cire qui sert à faire les gaufres. L’ozo-
         kérite ou cérésine jouit de propriétés antiseptiques et empêche de
         rancir les médicaments qui en contiennent.
           Il existe aussi des cires végétales; mais il n’entre pas dans notre
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