Page 137 - Apiculture Moderne
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LE MIEL.                     133

            260 grammes pour 10° à 12°. Emplir ainsi le tonneau en laissant
            toutefois un vide de 50 litres. Le lendemain, le marc monte, le vide
            se remplit et la température atteint 25° à 28°. On couvre la cuve
            pour éviter le refroidissement. Les premiers jours le marc sera
            foulé avec un pilon, et les jours suivants on tirera du liquide par
            le bas pour arroser le marc par le haut. L’hydromel est fini au
            bout de dix à douze jours; on soutire, et le marc peut servir pour
            une seconde cuvée de 500 litres.
              La fermentation sera moins active et durera deux ou trois
           jours de plus. On peut ajouter pour cette deuxième cuvée 200 à
            300 grammes d’acide tartrique. La température doit être d’au
            moins 25°.
             L’œnomel bien fait ressemble beaucoup à d’excellent vin; son
            usage est éminemment hygiénique et ne saurait être trop recom­
            mandé.
             Pour obtenir du vin de groseilles au miel, mélanger 6 litres de
           groseilles pilées et 12 litres d’eau; décanter après quatre jours ;
           presser le marc avec les mains; y jeter 12 litres d’eau et laisser
           macérer six heures ; réunir les deux liquides et ajouter 4 kilo­
           grammes de miel; faire fermenter à 15° ou 20°.
             On peut remplacer les groseilles par des ronces, des mûres, des
           cerises, des prunes, etc. Ces vins se préparent aussi comme les
           vins de raisin.
             Pour faire du madère au miel, on mélange du cidre nouveau
           avec du miel jusqu’à ce qu’un œuf plongé dans le liquide se
           maintienne à la surface. On fait bouillir dans une bassine étamée
           en écumant soigneusement. Filtrer à la chausse, quand il n’y a
           plus d’écume, mettre en baril et attendre cinq à six mois pour la
           mise en bouteilles. (Il faut environ 2 kil. 500 de miel pour 6 litres
           de cidre.)
             Dans ces diverses fermentations on peut, avec avantage, em­
           ployer l’acide tartrique et le sous-nitrate de bismuth en ne dépas­
           sant pas la dose indiquée plus haut (page 131), soit 50 grammes
           du premier et 10 du second pour 100 litres de liquide. On détruit
           ainsi tous les ferments secondaires, en ne laissant subsister que
           le ferment alcoolique. On peut encore employer comme ferment
           non seulement des raisins blancs, mais aussi du moût de raisin
           noir et même des raisins secs, et aromatiser ces diverses boissons
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