Page 130 - Apiculture Moderne
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126                    LE MIEL.


          lion; elle consiste à faire absorber aux abeilles du sirop de sucre.
          Les abeilles le transforment bien en miel, mais ce miel n’a rien
          de commun avec celui que fournit le nectar des fleurs, et cela est
          tellement évident que, pour le vendre, il faut le mélanger avec du
          vrai miel qui lui communique son arôme.
            Les apiculteurs peu scrupuleux qui se livrent à ce genre de
          fabrication sèment parfois autour de leurs ruches quelques plantes
          aromatiques, pour laisser aux abeilles le soin de parfumer elles-
          mêmes le sirop de sucre qu’elles ont absorbé.
            On reconnaît que le miel contient de la farine, des châtaignes
          pulvérisées, de l’amidon en y versant quelques gouttes de teinture
          d’iode. Les matières amylacées donnent de suite avec ce réactif
          une teinte bleue.
            Pour constater la présence de la glucose, on versera dans une
          éprouvette (ou à défaut dans un petit verre) 15 à 20 grammes de
          miel ; on y ajoutera de l’eau distillée pour opérer la dissolution, et
          la valeur d’un dé à coudre d’alcool à 95°. On agite la liqueur, elle
          se trouble et devient blanchâtre s’il y a de la glucose.
            Le sable, le plâtre, la craie ou le blanc d’Espagne tombent au
          fond du verre quand on fait dissoudre le miel.
            Le miel provenant de rayons loqueux contient de l’acide sulfhy-
          drique : si l’on y plonge une cuiller d’argent, elle noircit.


                          4.  Usages du miel.


            A l’état naturel, le miel peut remplacer le sucre dans tous ses
          usages.
            La pharmacie en tire un grand parti et la médecine vétérinaire
          le recommande souvent pour les maladies des animaux domes­
          tiques.
            Le miel est employé pour la fabrication du pain d’épice. On
          choisit surtout pour cet usage les miels de Bretagne, provenant en
          grande partie des fleurs du sarrasin, et le miel des Landes, prove­
          nant de la bruyère. La pâtisserie et la confiserie lui doivent aussi
          d’excellents services. Une chocolaterie s’est fondée récemment
          à Aumont (Nord) où l’on remplace le sucre par du miel-
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