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578 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
la charpente du bâtiment. Des cheminées en 1° Dans la Meurthe, celles de Dieuze, de
planches font suite à la hotte et emmènent Vie et de Moyenvic ;
au dehors les vapeurs d’eau qui se dégagent 2° Dans la Moselle, celles de SarraldeT
de la poêle. La hotte est suspendue à une de Saltzbronn et du Haras ;
certaine hauteur au-dessus de la poêle, de 3° Dans le Doubs, celle d’Arc ;
sorte que l’espace intermédiaire est complè 4° Dans le Jura, celles de Salins et de
tement libre. Montmorot ;
Les hottes en planches qui recouvrent 5° Dans la Haute-Saône, celles de Gouhe-
les poêles portent le nom iïévaporatoires. nans et de Melecey.
Elles sont utilisées pour l’égouttage et la Le mode d’exploitation de ces sources sa
dessiccation du sel qui vient d’être récolté. lées a varié selon les temps, ou plutôt avec
Le sel, étalé sur leur surface inclinée, se les progrès de la science et l’état de l'in
sèche rapidement. dustrie. Tantôt on a exploité les argiles sali
La figure 263 montre quelle est la dispo fères par le lessivage des terrains salés opéré
sition du sel mis à sécher sur les évapora- dans les profondeurs de la mine, comme
toires. à Vie, à Montmorot, à Dieuze, à Salins; tan
tôt on a concentré l’eau des sources salées
dans des bâtiments de graduation, comme à
Montmorot; tantôt on a exploité le sel gemme
par bancs, comme à Dieuze, où cette exploi
CHAPITRE VII
tation ne dura pourtant que quelques mois.
Aujourd’hui, tous ces modes d’exploitation
l’extraction dü sel des sources et fontaines sa
lées DANS l’est DE la FRANCE ET DANS LES BASSES- sont abandonnés ; ils sont remplacés par le
PYRÉNÉES. — ÉTAT ACTUEL DE L’INDUSTRIE SAUN1ÈRE
système de forage du trou de sonde et par
DANS LES DÉPARTEMENTS DE LA FRANCE ADONNÉS A
l’évaporation immédiate, dans les poêles, de
CETTE INDUSTRIE.
l’eau extraite par la pompe.
Les détails descriptifs que nous venons Nous allons parcourir les exploitations sa
de donner sur l’exploitation du sel prove lifères de l’est de la France, particulière
nant des sources et fontaines salées, vont nous ment celles qui sont situées dans le Jura
permettre de donner une idée exacte de (Montmorot, Salins et Crozan), celles du
l’état actuel de l’industrie salicicole, dans Doubs (Arc et Senans), celles de la Haute-
les différentes parties de la France où elle Saône (Gouhenans et Melecey-Fallon).
est en activité. Chacune de ces salines est alimentée par
Nous possédons, dans les départements de un vaste banc d’argiles salifères, dont l’ex
l’Est, le Jura, le Doubs, la Haute-Saône et ploitation se fait par dissolution, au moyen
la Meurthe, comme aussi dans les départe d’un trou de sonde qui va atteindre le gîte
ments du Sud-Ouest, plusieurs groupes de de sel.
gîtes salifères. Les mines de sel gemme de Dans le trou de sonde, on fait arriver de
l’Est et les zones de sources salées que cette l’eau douce, qui dissout le sel. Il se pro
région possède, s’étendent depuis les Vosges duit, ainsi que nous l’avons expliqué, une
jusqu’au Jura, et constituent le groupe sali- vaste excavation interne, qui se remplit de
fère de l’Est. dissolution de sel. La pompe placée à l’ori
Les mines de sel embrassent le territoire fice du trou de sonde, comme on l’a vu plus
des dix départements de l’Est. Les princi haut (fig. 352, page 565), extrait l’eau salée,
pales salines en exploitation sont : et l’on remplace, au furet à mesure, avec de