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INDUSTRIE DU SEL.                                 575






































                        Fig. 355. — Hotte des chaudières d’évaporation employées dans les salines de Bavière.


             l’obtenir en cristaux que par une évapora­  ticules cristallines viennent à chaque ins­
             tion lente. La forme et la grosseur des   tant s’implanter sur les premiers.
             cristaux qui constituent ce que l’on appelle   L’augmentation successive d’un cristal
             le grain de sel, dépendent donc de la manière   de chlorure de sodium pendant ces diffé­
             dont cette évaporation est conduite. Les   rentes périodes est représentée ici par les
             cristaux ne se forment qu’aux points mêmes   fig. 356-361. On appelle trémie la réunion
             où s’opère l’évaporation, et là où la tempéra­  régulière de petits cubes que représentent
             ture est plus basse, c’est-à-dire à la surface   les figures 360-361.
             du liquide.                                 Telle est la forme que revêt habituellement
               Au début, les cristaux de chlorure de so­  le sel dans les cristallisoirs. Il arrive aussi
             dium sont de petits cubes, qui ne s’accroissent   que ces trémies, s’accolant par leur base
             successivement qu’aux dépens de la partie   creuse, forment des masses affectant la forme
             de la masse du liquide voisine de sa surface.   de parallélipipèdes ou de gros cubes.
             Si l’évaporation est poussée avec activité,   L’évaporation rapide que l’on fait dans
             ces cristaux tombent au fond de la liqueur   les salines de l’Est donne des cristaux fins
             saline, et par suite de leur éloignement de   et confus, tandis que l’évaporation lente
             la surface extérieure, ils ne peuvent plus s’ac­  qui s’opère dans les marais salants, donne
             croître. On obtient, dans ce cas, du sel fin.   du sel en gros cristaux. Cette différence
             Si au contraire on laisse l’évaporation se   s’explique par les considérations précé­
             faire très-lentement, les petits cubes restent   dentes.
             à la surface du liquide et de nouvelles par­ ! L’eau mère au sein de laquelle se sont
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