Page 579 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 579
INDUSTRIE DU SEL. 575
Fig. 355. — Hotte des chaudières d’évaporation employées dans les salines de Bavière.
l’obtenir en cristaux que par une évapora ticules cristallines viennent à chaque ins
tion lente. La forme et la grosseur des tant s’implanter sur les premiers.
cristaux qui constituent ce que l’on appelle L’augmentation successive d’un cristal
le grain de sel, dépendent donc de la manière de chlorure de sodium pendant ces diffé
dont cette évaporation est conduite. Les rentes périodes est représentée ici par les
cristaux ne se forment qu’aux points mêmes fig. 356-361. On appelle trémie la réunion
où s’opère l’évaporation, et là où la tempéra régulière de petits cubes que représentent
ture est plus basse, c’est-à-dire à la surface les figures 360-361.
du liquide. Telle est la forme que revêt habituellement
Au début, les cristaux de chlorure de so le sel dans les cristallisoirs. Il arrive aussi
dium sont de petits cubes, qui ne s’accroissent que ces trémies, s’accolant par leur base
successivement qu’aux dépens de la partie creuse, forment des masses affectant la forme
de la masse du liquide voisine de sa surface. de parallélipipèdes ou de gros cubes.
Si l’évaporation est poussée avec activité, L’évaporation rapide que l’on fait dans
ces cristaux tombent au fond de la liqueur les salines de l’Est donne des cristaux fins
saline, et par suite de leur éloignement de et confus, tandis que l’évaporation lente
la surface extérieure, ils ne peuvent plus s’ac qui s’opère dans les marais salants, donne
croître. On obtient, dans ce cas, du sel fin. du sel en gros cristaux. Cette différence
Si au contraire on laisse l’évaporation se s’explique par les considérations précé
faire très-lentement, les petits cubes restent dentes.
à la surface du liquide et de nouvelles par ! L’eau mère au sein de laquelle se sont