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576                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                     formés ces cristaux, est très-impure. EUe   laisser séjourner dans le séchoir que l'on a
                     renferme nécessairement tous les sels étran­  vu représenté sur la figure <354 (T). D’autres
                     gers qui étaient contenus dans toute la cuite.   fois, pour dessécher le sel, on se contente
                     Autrefois, ces eaux mères étaient rejetées.   de l’exposer dans un des carneaux du
                     On les conserve aujourd'hui dans quelques   foyer.
                     fabriques, pour en retirer du sulfate de
                     soude, de l’iode ou du brome. Mais le trai­  En Autriche, en raison des habitudes
                     tement de ces eaux pour en retirer de tels   locales qui font que le sel est vendu en
                     produits, est fort difficile. Il ne se pratique   pains pyramidaux ou coniques, fortement ag-
                     pas ordinairement avec les eaux mères pro­  glomérés, au lieu de se borner à dessécher
                     venant de l’évaporation des eaux de sources   le sel, on le chauffe à une température qui
                     salées, mais avec les eaux mères des marais  correspond à la fusion du plomb, ce qui
                     salants de l’Ouest ou du Midi.            constitue une véritable calcination, et même
                                                               un commencement de décomposition du
                                                               produit. Pour cette opération, le sel est sou­
                                                               mis, dans des étuves spéciales, à une tempé­
                                                               rature très-élevée.
                                                                 Mais un tel usage est spécial à l’Autriche.
                                                               Dans les autres parties de l’Allemagne,
                                                              ' comme dans le reste de l’Europe, on vend le
                                                               sel imparfaitement desséché et en cristaux
                                                               plus ou moins fins.
                                                                 Nous venons de faire connaître les procé­
                                                               dés d’extraction du sel des eaux des sources
                                                               salées de l’Allemagne et de représenter
                                                               {fig. 355 et 356) les chaudières en usage
                                                               chez nos voisins pour l’évaporation des li­
                                                               queurs salées. Ces mêmes procédés de con­
                                                               centration des liqueurs et de cristallisation
                                                               des eaux concentrées se retrouvent en France
                                                               et en Angleterre, et les appareils évapora-
                                                               toires, c’est-à-dire les chaudières, ont à peu
                                                               près la même disposition.
                                                                 Nous représentons ici (fig. 362) la chau­
                                                               dière évaporatoire employée dans les sa­
                                                               lines de l’est de France. En Lorraine,
                                                               les chaudières pour l’extraction du sel
                                                               s’appellent des poêles ou poêles à sel. Ce
                                                               sont d’immenses bassins plats, composés
                                                               de lames de tôle assemblées par des rivets.
                                                               Comme en Allemagne, chaque poêle à sel
                       Fig. 356 à 361. — Formation d’une trémie de sel.  est enveloppée d’une énorme hotte en plan­
                                                               ches qui dérobe aux yeux la surface du li­
                       11 ne reste plus qu’à dessécher le sel retiré   quide soumis à l’action de la chaleur. Pour
                     des eaux mères. 11 suffit, pour cela, de le  que l’ouvrier puisse surveiller le progrès de
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